Au CPP, on s’est essayé, avec succès, à un exercice périlleux : commenter la déclaration d’un homme célèbre sans jamais prononcer les mots qu’il a utilisés.
Au CPP, on pèse ses morts. Peut-être même qu’il y avait un excès de prudence lors de l’émission enregistrée mercredi 7 octobre au Café Presse Politique de Radio M, « la petite radio du Grand Maghreb ». Et pour cause : les deux principaux sujets évoqués concernaient le général Benhadid, actuellement en détention près des déclarations à la presse, et Issaad Rebrab, la première fortune d’Algérie, lui aussi en difficulté après une série de violentes critiques contre le gouvernement et le pouvoir de manière plus large.
Dans la polémique qui oppose le patron de Cevital au ministre de l’industrie Abdessalam Bouchouareb, les avis sont tranchés, mais c’est Issaad Rebrab qui mène largement aux points. L’homme d’affaires a une meilleure côte dans la presse, alors que son contradicteur symbolise un gouvernement incapable de prendre les mesures à la hauteur de la crise dans laquelle se débat le pays. El-Kadhi note que le président Bouteflika a fini par reconnaitre la gravité de la crise, mais que les solutions préconisées son loin de répondre aux besoins du pays.
Mais on se perd en conjectures au CPP, pour expliquer la sortie de Issaad Rebrab sur la chaine El-Magharibia, et les menaces qui pèsent sur lui. Va-t-il rentrer en Algérie ? Risque-t-il réellement d’être arrêté malgré les assurances du ministre de la communication Hamid Grine et le patron de la police, le général Abdelghani Hamel ? Souhila Benali, comme les autres invités, pine à trouver les mots pour évoquer les propos que M. Rebrab a imputés au général Benhadid, des propos que le militaire n’a pas tenus.
Le drame de La Mecque
Adlene Meddi s’intéresse de manière plus particulière au cas du général Benhadid, arrêté selon des méthodes totalement inattendues : encerclé par plusieurs véhicules 4×4, dans une scène digne d’un film hollywoodien. Ensuite, c’est le fils du général Benhadid qui a été arrêté : côté pouvoir, on sait sur quel bouton appuyer pour faire mal. Un jeune homme peut détenir une arme pendant des années, avec le concours des autorités, mais dès qu’il franchit la ligne jaune de l’allégeance, tout peut se transformer en charge contre lui.
Loin de la politique, pensaient-ils, des pèlerins algériens, et d’autres venus du monde entier, sont morts à La Mecque, dans une nouvelle tragédie. Ces drames sont tellement répétitifs qu’ils posent une question : faut-il admettre que l’Arabie Saoudite maintienne sa gestion routinière du pèlerinage, au risque de voir de nouveaux drames ? En tous les cas, Hassan Ouali trouve la position algérienne trop molle envers l’Arabie Saoudite. Il pense qu’il faut explorer de nouvelles pistes pour trouver de meilleures formules. Abed Charef f reste sceptique. Pour lui, c’est une question de souveraineté sur laquelle Ryadh n’est pas prêt à lâcher le morceau.
Pour écouter le débat du CCP