La promenade des Sablettes est, déjà, en train de renouer le rapport à la mer des habitants d’Hussein-Dey et de l’est d’Alger en général. Les plus anciens d’entre eux qui y venaient, il y a fort longtemps, pour se baigner, ramasser des écrevisses ou faire le plongeon au « 11 blocks » s’émerveillent de voir la mer de nouveau accessible.
C’est encore un chantier à l’ouest avec ses gros blocs et le va-et-vient des camions qui soulève des nuages de poussières. Mais sur la partie livrée, plus à l’est, sur le littoral de la commune d’Hussein-Dey, la promenade des Sablettes est belle à voir.
Certes, l’accès reste encore compliqué. On peut y entrer au niveau du Pont des Fusillés et traverser la partie encore en chantier avant d’arriver dans l’espace. On peut aussi y accéder par une passerelle près de la station de taxis du Caroubier. Une autre passerelle est en voie de finition, plus à l’est.
En attendant, les promeneurs sont obligés de passer par la bretelle de Oued Ouchaïch et de prendre leur dose de pollution avant d’arriver au paradis des Sablettes.
Des lieux perdus, retrouvés
Des anciens d’Hussein-Dey et des quartiers environnants qui y venaient, il y a fort longtemps, pour se baigner, ramasser des écrevisses ou faire le plongeon au « 11 blocks » s’émerveillent de voir la mer de nouveau accessible.
Rencontré hier avant le ftour, l’un d’eux montrait avec un plaisir évident la plaque portant la mention « baignade autorisée ». « Quel bonheur de voir cela » lance-t-il.
La promenade des Sablettes est, déjà, en train de renouer le rapport à la mer des habitants d’Hussein-Dey et de l’est d’Alger en général. En ce jour de ramadan, ce ne sont pas les grandes foules mais il y a du monde.
Des familles se sont installées au niveau de la plage. Certaine semblent décidées à rompre le jeûne sur place. Des pêcheurs ont pris leurs habitudes sur les rochers au bout de la jetée qui plonge dans la mer.
Joggeur solitaire plongé dans ses pensées qui évacue, dans un cadre sublime, les soucis quotidiens. Joggeurs en groupe qui blaguent et s’encouragent. Des marcheurs aussi. Il y a ceux qui trottent presque dans un pas hâtif et concentré.
Des cyclistes aussi sont là. Et puis il y a ceux qui flânent, tranquillement, appréciant d’être dans un beau cadre et en un beau temps.
Une nouvelle vie
Avec le métro – qui s’étend à l’est avec quatre stations vers Bachdjarrah et El Harrach – et le tramway qui va jusqu’à Derguana, la promenade des Sablettes, une fois les accès multipliés, promet de devenir un centre vivant. C’est tout l’est d’Alger qui fait doucement sa mue.
« C’est là qu’Alger pouvait renouer avec la mer après lui avoir tourné le dos », lance un « ancien » de Maqaria, qui se souvient, avec une pointe d’ironie, de sa jeunesse passé « entre la Sablette et la plage de Mazella » avant que les « égouts » et Oued-El Harrach ne gâchent tout : « On y prenait des moules, des écrevisses et des oursins. Oui, des oursins. » « On nous promet qu’Oued El Harrach va devenir propre, tu te rends compte ! », lance-t-il, presque incrédule.
Et pourtant, c’est en cours. Les travaux d’aménagement et de dépollution de l’oued sur 18 km ont été entamés il y a quatre ans. Il sera un prolongement de la promenade des Sablettes ou trois piscines (entrée payante) sont disponibles et où des aires de jeu ont été aménagées pour les enfants.
Depuis 2014, la petite partie ouverte au public draine, selon les responsables, quelques 20.000 personnes. Elle devrait pouvoir accueillir, une fois terminée – le taux de réalisation est de 55% – jusqu’à 60.000 visiteurs par jour. « La Sablette » perdue connaît une nouvelle vie! Elle revient aux habitants!
(*) Cet article a été publié initialement sur le Huffington Post Algérie.