La France reste le premier investisseur au Maroc avec la présence, sur le sol marocain, de toutes les entreprises du CAC40. Même concurrencée fortement par les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la Chine et la Turquie, elle reste le leader des affaires au Maroc avec près de la moitié du stock des IDE.
La visite de deux jours (19 et 20 septembre) au Maroc de François Hollande, aura été largement consacrée aux affaires et aux relations économiques. Paris veut se repositionner dans la durée sur le marché marocain.
C’est sur la ville du détroit, Tanger, que le du président français a jeté son dévolu pour cette visite de travail au royaume chérifien. Objectif double : clore définitivement la brouille diplomatique qui a jeté un froid dans les relations franco-marocaines à la suite d’une plainte pour torture contre le chef du contre-espionnage marocain déposée en France ; ensuite reprendre pied dans le marché marocain, de plus en plus convoité par les Espagnols, les Chinois et les Turcs.
Dans l’entourage du président français, on susurre que »la France n’est plus le premier partenaire commercial du Maroc ». Selon l’Office des changes, le Maroc a réalisé 16,3% de ses importations et exportations avec l’Espagne en 2014, contre 15,8 % avec la France. C’est là le résultat d’une baisse continue des exportations françaises vers le Maroc depuis 2012, explique la direction française du Trésor. A fin avril 2015, les exportations françaises vers le Maroc n’étaient que de 11%. La France enregistre, sur la même période, un déficit commercial avec le Maroc.
En revanche, la France reste le premier investisseur au Maroc avec la présence, sur le sol marocain, de toutes les entreprises du CAC40. Même concurrencée fortement par les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la Chine et la Turquie, elle reste le leader des affaires au Maroc avec près de la moitié du stock des IDE.
En 2014, les investissements français se sont chiffrés à 8,6 milliards de DH, selon le service économique de l’ambassade de France à Rabat. Après l’industrie, les entreprises françaises investissent surtout dans le secteur immobilier (22%), le secteur bancaire (6,5%), le tourisme (5,4%) et celui des grands travaux (2,4%).
Et les droits de l’homme ?
Le nombre d’entreprises à intérêts français est presque de 750 pour environ 120.000 emplois, et la coopération économique entre les deux pays ne fait que se renforcer. Après l’usine Renault de Tanger, qui en est à 400.000 véhicules/an, il y a le grand projet du TGV marocain (2,2 milliards d’euros d’investissements), le tramway de Rabat et le tramway Casablanca, les projets de logements, les routes, les télécoms et les infrastructures hôtelières. Et, récemment, Peugeot a annoncé la mise en place d’une usine de voitures à Kénitra, dans la proche banlieue de Rabat.
Ce sont là autant de débouchées et d’affaires pour les entreprises françaises, même si à Rabat, on estime dans les milieux associatifs et des droits de l’homme que Paris gagnerait plus à intégrer dans ses relations avec le royaume chérifien un agenda sur le respect des droits humains.
Avant de retourner à Paris avec un calepin chargé de commandes, le président François Hollande a déclaré que sa visite au Maroc ‘’a été une réussite’’.