Les éditions Koukou du journaliste Arezki Ait Larbi sont interdites du Salon du livre amazigh de Bejaia qui se déroule du 28 octobre au 1 novembre 2024. Dans un communiqué rendu public dimanche, l’éditeur dénonce « une exclusion politique ».
« Un appel téléphonique nous a annoncé, avec regrets, l’exclusion par les autorités des éditions Koukou du Salon du livre amazigh de Bougie », a indiqué l’éditeur. Pour ce dernier, il s’agit bien d’une « exclusion politique », puisque, explique-t-il, « cette annulation intervient après invitation des organisateurs et l’enregistrement dans les délais de la liste des ouvrages à exposer ».
Après, une demande de clarification écrite, émise par l’éditeur, les organisateurs du Salon ont justifié leur démarche, par un manque d’espace. « Votre demande n’a malheureusement pas été retenue pour la simple raison du manque d’espace. L’espace limité de cette première édition du Salon est totalement occupé ! » ont-ils répondu, selon l’éditeur qui considère cette réponse comme « un morceau d’anthologie ».
Pour Arezki Ait Larbi, « en justifiant une exclusion politique par la topographie des lieux prévus pour la manifestation, et en endossant une responsabilité qui ne lui incombe pas, le commissaire du Salon du livre amazigh de Bougie s’est rendu complice d’une inacceptable forfaiture ». Selon lui, « les chercheurs du CRLCA (Centre de Recherche sur la Langue et la Culture Amazighes), partenaires de ce salon, ont le devoir d’exiger la vérité sur cette mesure arbitraire, et d’en informer l’opinion publique ».
L’éditeur estime qu’à la veille de la célébration d’un 1er novembre, « un pas de plus vient d’être franchi dans l’ignominie ». « Au moment où l’historien Mohammed Harbi annonce, à l’âge de 91 ans, sa retraite politique par un symbole fort – la publication de ses mémoires traduits en tamazight –, au moment où de nombreux patriotes appellent à une politique linguistique apaisée, les forces rétrogrades et antinationales qui ont investi les institutions continuent de naviguer à contre-courant de l’histoire par des manœuvres sournoises, pour distiller la haine et la division » regrette-t-il.