Le Café presse politique a vécu un moment spécial ce mercredi. Introspection et souvenirs.
Le choix d’évoquer dans une première partie de 38 minutes le massacre de Bentalha a installé le Café Presse Politique dans une autre dimension. Celle l’introspection et de la vérité. Avons-nous, journalistes, témoins, citoyens, fait les choses comme il fallait pour aider les victimes ? Comment de tels massacres ont-ils été possibles aux portes d’Alger ? Pourquoi l’unité de l’ANP voisine n’est jamais intervenue pour sauver les habitants de Bentalha durant la nuit du 22 au 23 septembre 1997 ? Autour de Khaled Drarni, plus grave que d’habitude, les invités du CPP ont combiné témoignages, explications et analyses ; avec une constante « essayer de prendre de la distance 20 années après pour parler avec sérénité de ce moment terrible des massacres durant les années 90 », comme le propose Daikha Dridi (Huffpost Algérie), qui a couvert sur le terrain cette actualité indélébile.
Le massacre de Bentalha a été le dernier verrou sur la voix de l’accord ANP-AIS par lequel l’organisation de Madani Mezrag proche du FIS a lancé un appel à la trêve. « Il n’était plus possible d’assumer les dérives de la violence » de cet été 1997. Le CPP a tenté aussi de comprendre comment le GIA en était arrivé de fetwa en fetwa au Takfir global de la population algérienne. C’est arrivé en 1996 et ses effets se sont étalés tout au long des trois années suivantes avec le paroxysme des massacres des portes d’Alger (Rais, Bentalha, Beni Messous) durant l’été 1997. Pour rester fidele à lui même le CPP a cité des noms. Des noms de hauts officiers de l’ANP qui, pour l’un des intervenants, sont responsables de ne pas avoir donné l’ordre de venir au secours de Bentalha alors que le massacre a duré une nuit entière. Un CPP à écouter et à voir pour mieux se souvenir, mieux comprendre. Mieux appréhender l’avenir du vivre ensemble algérien.