La Coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques a qualifié ce blocage de « crime économique flagrant », de « dépassement de prérogative », de « sabotage absurde » et « d’abus de pouvoir ».
La Coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques, par le biais de son porte parole, Mourad Bouzidi, a adressé hier soir une lettre ouverte au Président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour dénoncer le blocage des projets d’investissement du groupe dans la wilaya de Bejaia.
Dans sa lettre, la Coordination a dénoncé « le refoulement systématique des équipements industriels neufs et de dernière technologie, destinés à un projet d’usine de trituration de graines oléagineuses du groupe Cevital, depuis mars 2017 par le Président-directeur général de l’Entreprise portuaire de Bejaia » et a demandé l’intervention du chef de l’Etat.
La Coordination a qualifié ce blocage de « crime économique flagrant », de « dépassement de prérogative », de « sabotage absurde » et « d’abus de pouvoir ». Selon la lettre ouverte, les Comités de soutien en question ont décidé de s’adresser à Abdelaziz Bouteflika, après avoir épuisé toutes les voies de recours « possibles et imaginables. Tous les échelons de la hiérarchie des pouvoirs publics ont été en vain sollicités. Wali, ministres et Premiers ministres se sont tous réfugiés dans un silence lourd et mystérieux ».
Dans sa lettre, la Coordination appelle Chef de l’Etat à « faire respecter la règle de droit et mettre fin à l’arbitraire et à l’abus ». « Votre intervention n’est pas seulement souhaitée. Elle est attendue. Car il s’agit de réengager le pays dans la voie de la reconstruction » a souligné la Coordination, précisant que le projet « bloqué » s’inscrit dans la voie de l’accélération de la diversification de l’économie algérienne.
1000 emplois bloqués
« En plus de la création de 1000 emplois directs, le projet de Cevital aura un effet d’entrainement certain sur l’agriculture par le développement des cultures des graines oléagineuses et provoquera un regain d’intérêt chez nos agriculteurs pour l’exploitation des terres laissées en jachère. Avec la garantie d’un débouché pour les récoltes et l’assurance d’une stabilité de l’activité, ce sera plus de 100 000 emplois indirects qui verront le jour dans le secteur agricole », note la Coordination dans sa missive.
Selon le document, le déblocage dudit projet, « assurera les besoins de notre pays en matière d’huiles végétales brutes et de tourteaux de soja, entièrement importés aujourd’hui pour un coût de 1,5 milliards de dollars par an ». « Avec ce projet, l’Algérie pourra prétendre au statut d’exportateur en dégageant un excédent de 1,5 millions de tonnes qui sera destiné aux marchés extérieurs et pour une valeur de 750 millions de dollars ». Au total, la balance de paiement du pays bénéficiera chaque année de 2,25 milliards de dollars », souligne le document.