Les investisseurs se sont notamment inquiétés d’une succession de tweets de Donald Trump dans lesquels le président américain semble annoncer une riposte imminente à l’attaque chimique présumée commise samedi soir dans la ville de Douma, dans la Ghouta orientale, imputée au régime syrien.
Les principales Bourses européennes évoluent sur une note prudente jeudi face à la montée des tensions autour du dossier syrien et le risque, toujours non écarté, d’un conflit commercial ouvert entre les Etats-Unis et la Chine.
À Paris, l’indice CAC 40 est pratiquement inchangé (-0,01%) à 5.278,89 points vers 08h00 GMT. À Francfort, le Dax grappille 0,1% et à Londres, le FTSE gagne 0,05%.
L’indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,14%, le FTSEurofirst 300 prend 0,08% et le Stoxx 600 0,06%.
Les marchés d’actions européens ont terminé en baisse mercredi, pénalisés par l’escalade des tensions entre les Etats-Unis et la Russie autour du conflit syrien, qui a aussi pesé sur la séance à Wall Street.
Les investisseurs se sont notamment inquiétés d’une succession de tweets de Donald Trump dans lesquels le président américain semble annoncer une riposte imminente à l’attaque chimique présumée commise samedi soir dans la ville de Douma, dans la Ghouta orientale, imputée au régime syrien.
« La Russie promet d’abattre tous les missiles tirés contre la Syrie.
Tiens-toi prête, Russie, parce qu’ils arrivent, beaux et neufs (…) », a écrit le locataire de la Maison blanche.
Les agences de presse russes ont par ailleurs annoncé jeudi que les forces gouvernementales syriennes avaient repris le contrôle de Douma, dernier réduit des insurgés qui serait désormais occupé par la police militaire russe.
Carrefour à nouveau en difficultés en bourse
La montée des tensions autour du conflit syrien a provoqué une vive remontée des cours du pétrole, le baril de Brent évoluant à plus de 72 dollars, ce qui favorise le compartiment en Bourse.
L’indice Stoxx du pétrole et gaz signe une des plus fortes hausses en Europe (+0,46%). A Paris, TechnipFMC gagne encore 3,28%, après un bond de plus de 5% la veille, porté en outre par un relèvement de conseil de Goldman Sachs à « achat ».
A l’inverse, Carrefour plonge de 5,16% alors que le géant de la distribution s’est montré prudent pour 2018, s’abstenant de toute indication sur ses perspectives de résultats, après un premier trimestre plombé par une baisse des ventes dans les hypermarchés en France et par la déflation au Brésil.
Sur le front commercial, les craintes d’un affrontement ouvert entre Washington et Pékin restent présentes, après des déclarations plus offensives dela part de la Chine.
Le ministère chinois du Commerce a ainsi indiqué jeudi que Pékin était prête à répliquer sans hésitation si les Etats- Unis devaient se livrer à une escalade dans les tensions actuelles sur leurs relations commerciales. Il a par ailleurs appelé à ne pas analyser le récent discours du président chinois Xi Jinping, qui avait été jugé rassurant par les marchés, comme une « concession » faite à Washington.
La publication mercredi soir du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, qui montre l’optimisme des responsables de la banque centrale sur la croissance et l’inflation et alimente les anticipations de resserrement monétaire, ajoute un frein supplémentaire aux marchés d’actions.
Le regain de tensions géopolitiques a profité à l’or, qui a touché mercredi un pic de près de trois mois à 1.365 dollars l’once avant de revenir autour de 1.350 dollars.
Le marché des devises reste pour sa part toujours aussi peu animé, le dollar étant stable face à un panier de devises de référence. Les mouvements sont aussi limités sur le marché des taux, le rendement du Bund allemand à 10 ans se maintenant autour de 0,5%.