Les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont adopté ce mardi le projet de loi modifiant et complétant la loi n°83-12 du 2 juillet 1983 relative à la retraite, avec un seul amendement introduit par le ministre du Travail Mohamed El Ghazi.
La nouvelle disposition donne la possibilité aux travailleurs ayant cotisé pendant 32 ans et qui auront 58 en 2017 ou 59 ans en 2018 de bénéficier de la retraite anticipée respectivement en 2017 et 2018, a indiqué le ministre à l’Assemblée précisant que cet amendement oral a été introduit sur instruction du président de la république.
La séance de vote du projet de loi relatif à la retraite a été boycottée par le Front des forces socialistes (FFS). « Nous soutenons l’intersyndicale dans son combat pacifique, malgré la violence qu’exerce l’Etat sur eux », a déclaré le chef du groupe parlementaire de ce parti de l’opposition, Chafaa Bouaiche. Le parti des travailleurs (PT), Alliance Algérienne verte (AAV) et El-Adala ont votés non, estimant que cette « anti-sociale » est un danger pour les travailleurs.
Pour rappel, le projet de loi relatif à la retraite a suscité, dès son annonce par le gouvernement, une levée de boucliers des syndicats autonomes qui ont d’investir le terrain. L’intersyndicale a décidé d’un mouvement de grève cyclique de 3 jours chaque mois pour faire reculer le gouvernement qui fait la sourde oreille.
Ces syndicats qui représentent plusieurs secteurs notamment dans l’éduction nationale, la santé sont passés à un stade supérieur dans leur revendication, en tentant d’organiser un rassemblement devant l’APN dimanche dernier. Malgré le soutien qu’ils ont reçu de la part des députés de l’opposition, ils n’ont pas pu atteindre l’Assemblée. Ils se sont contentés d’un rassemblement devant la Grande Poste. Les forces de police présentes en force ce jour là ont violement réprimé le mouvement de protestation.
Notons que le texte de loi fixe l’âge de la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 pour les femmes. Il exige à toute personne prétendant « au bénéfice de la pension de retraite » d’avoir travaillé « pendant quinze ans au moins et versé les cotisations de sécurité sociale ».