Une cascade de 52 mises en demeure tombe sur des entreprises privées, publiques mais aussi étrangères, ce qui laisse comprendre que l’ETRHB Haddad n’est pas une cible particulière du Gouvernement.
Comme annoncée, la réunion de préparation de la tripartite s’est tenue au Palais du gouvernement sous la présidence du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, en présence de tous les signataires du Pacte national économique et social de croissance, à savoir la Confédération générale des Entreprises algériennes (CGEA), le Forum des chefs d’entreprises (FCE), l’Union nationale des entrepreneurs publics (Unep), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), I‘Union nationale des investisseurs (UNI), et la Confédération générale du patronat-BTPH (CGP-BTPH). Seul Mouloud Khelloufi, président de l’Assemblée générale des entrepreneurs algériens (AGEA), s’est absenté à cette réunion. Ali Haddad, dont la tête était mise à prix depuis quelques temps par le Gouvernement de Abdelmadjid Tebboune, s’est trouvé en face de celui-ci. Pourquoi ce revirement ? Le premier ministre a-t-il fléchi devant la pression qu’aurait faite sur lui le patron du FCE et ses soutiens à l’intérieur et l’extérieur du système ou s’agit-il d’une volonté de mettre fin à un simple problème de retard dans la réalisation de certains projets exagérément amplifié par les médias ?
Vraie cabale contre Haddad ou simple emballement médiatique ?
Tout porte à croire que, contrairement à ce qui s’est dit ces deux dernières semaines, il n’existe aucun différend de taille entre le Premier ministre et le patron de l’ETRHB même si les deux hommes n’ont pas toujours des rapports cordiaux. Ali Haddad a reçu des mises en demeure parce que son groupe industriel, ETRHB, a enregistré des retards dans la réalisation de 9 projets. Les mises en demeure en question ont coïncidé avec une maladresse » faite par le Premier ministre à son égard. « L’affaire » a vite été saisie et présentée par la presse comme étant le début d’une cabale contre le « patron des patrons qui a indûment bénéficié des largesses du système ». En réaction à cet emballement médiatique qui le présente comme étant dans de « sales draps », Ali Haddad organise la riposte contre Tebboune en réunissant, le 18 juillet, les signataires du Pacte National Economique et Social pour dénoncer le comportement du Premier ministre qui l’a évincé d’une cérémonie tenue à l’école nationale des Assurance alors qu’il était officiellement invité tout en précisant qu’un tel comportement peut mettre à mal l’accord Gouvernement-Patronat-Syndicat. Le Mercredi 26 juillet, Ali Haddad répond aux mises en demeure par voie de presse en affirmant que les accusations qui lui sont portées sont infondées. Le lendemain, il reçoit une invitation du Premier ministère pour participer à la réunion de préparation de la tripartite tenue aujourd’hui au siège du Gouvernement. La réunion s’est tenue dans une totale sérénité.
Haddad n’est pas le seul mis en demeure
Les mises en demeure de plusieurs entreprises tombent en cascade depuis quelques jours. Dans une déclaration à la presse faite jeudi en marge d’une rencontre avec les cadres du secteur à Alger, Zaalane a affirmé que « 52 mises en demeure ont été adressées aux entreprises activant dans le domaine des travaux publics et du transport ». Ces entreprises appartiennent aussi bien au secteur privé qu’au secteur public, a-t-il ajouté en précisant que même « des sociétés étrangères sont concernées ». En effet, aujourd’hui dimanche, l’entreprise italienne Eurl Sofangi activant dans le BTPH a été mise en demeure par l’Office de promotion de la gestion immobilière (OPGI) de la wilaya de Médéa. Eurotel, également entreprise italienne, a reçu un avis de résiliation de son contrat de15,86 million avec l’Entreprise publique de télédiffusion. EGSA d’Oran a mis en demeure HTDS France, pour son projet d’un montant de 4,6 millions d’euros et 567,862 millions de dinars relatif à la fourniture, l’installation et la mise en service d’équipements spécifiques aéroportuaires pour l’aéroport international d’Oran. Bien d’autres mises en demeure vont, comme promis par Zaalane, tomber dans les jours qui viennent, ce qui laisse comprendre que l’ETRHB Haddad n’est pas une cible particulière du Gouvernement.