Casablanca, à travers son pôle financier Casablanca Finance City (CFC), constitue un hub idéal pour développer le capital-investissement en Afrique, ont affirmé des experts lors d’une conférence tenue jeudi soir au siège de l’organisation patronale française MEDEF à Paris.
Les participants à cette rencontre, organisée par l’Association des juristes d’affaires marocains (AJAM) en partenariat notamment avec le MEDEF et les cabinets d’avocats EY et UGGC, ont mis en avant les atouts du Maroc dont la stabilité macroéconomique et le cadre juridique propice au développement des affaires, ainsi que son ouverture sur l’Afrique, l’une des régions les plus prometteuses sur le plan du capital-investissement, une activité financière qui consiste en l’entrée dans le capital de sociétés non cotées en bourse.
A cet égard, la directrice générale adjointe de CFC, Lamia Marzouki, a souligné que l’Afrique représente un grand potentiel pour le développement du capital-investissement, mais ce potentiel est encore fragmenté dans des régions n’atteignant pas la masse permettant d’attirer les investisseurs, d’où l’intérêt de créer des points d’entrée comme CFC pour dynamiser le secteur financier en général et le capital-investissement en particulier.
Le Maroc réunit tous les critères pour être un hub financier pour le continent, de par sa stabilité politique et macroéconomique, sa connectivité avec le monde et le développement de ses liaisons logistiques avec l’Afrique, a-t-elle noté, relevant en outre la forte présence des banques marocaines sur le marché financier africain.
CFC incarne l’ambition du Maroc pour être un hub pour l’Afrique dans ce domaine, a insisté Lamia Marzouki, ajoutant que ce pôle financier constitue un écosystème labellisé regroupant des entreprises financières, les sièges régionaux de multinationales, des prestataires de services professionnels et des holdings.
Le capital-investissement est un axe de développement majeur pour CFC, doté d’un cadre spécifique pour les fonds régionaux panafricains, a-t-elle poursuivi, soulignant que ce pôle a été choisi pour accueillir le fonds Africa 50 conçu par la Banque africaine de développement (BAD), et que CFC occupe déjà la deuxième place des marchés de capitaux africains, après Johannesburg et devant l’île Maurice.
Intervenant lors de cette rencontre, l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa, a rappelé que l’Afrique est une vocation historique pour le Maroc, mettant l’accent sur la consécration dans la Constitution de la composante africaine de l’identité du Maroc et la position du Royaume en tant que passerelle entre l’Afrique et l’Europe.
Cette relation historique, qui porte sur de nombreux volets politiques, économiques, spirituels et de coopération sud-sud, s’est amplifiée sous l’impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI, a-t-il relevé, mettant en exergue le renforcement des investissements marocains dans les pays subsahariens, non seulement dans le secteur financier mais également dans l’agriculture, les télécoms et la logistique.
Ce positionnement privilégié ouvre de nombreuses perspectives pour le renforcement du rôle du Maroc sur la scène africaine, notamment dans le domaine économique et financier, compte tenu des besoins de l’Afrique en matière de financements innovants, a indiqué Chakib Benmoussa.
Les autres intervenants dont des juristes d’affaires et professionnels du secteur financier marocains et français, ont affirmé que l’Afrique est devenue la région la plus attractive pour la capital-investissement dans le monde et que le Maroc est bien parti pour occuper une place de choix en tant que hub financier pour le continent.