Moscou dit « étudier » les accusations de pays du CCG que le Qatar soutient le terrorisme mais ne « s’alignera » pas sur d’autres pays. L’Iran de son côté a appelé au dialogue entre Doha et ses voisins du Golfe.
A Moscou, le ton est à la prudence. Le président de la commission de la défense et de la sécurité au Conseil de la Fédération, Victor Ozerova, a indiqué ce lundi que la Russie n’allait pas »s’aligner sur les décisions des autres pays concernant les relations avec le Qatar » »Mais, ajoute t-il, elle entend étudier attentivement les informations sur le soutien au terrorisme international accordé par le Qatar. »
VIctor Ozerova explique que »la Russie est un État indépendant qui construit sa politique d’une manière indépendante et ne s’aligne pas sur les décisions d’autres pays. Cependant, il est clair que nous étudierons attentivement toutes les informations qui, selon les allégations de l’Égypte, de l’Arabie saoudite et des pays qui les ont rejoints, témoignent du fait que le Qatar soutient le terrorisme international. »
Relevant que c’est »la première fois que de telles accusations sont prononcées d’une manière aussi vigoureuse et directe ». Il précise qu »’à mon avis, une telle décision des pays arabes est un bon signe pour l’unification des efforts dans la lutte antiterroriste. Je crois que c’est un grand pas ».
L’Iran a appelé le Qatar et ses voisins du Golfe à « un dialogue franc » pour résoudre leurs différends, après la rupture des relations avec Doha décidée par l’Arabie saoudite et ses alliés.
« La résolution des différends dans les pays de la région, y compris les problèmes actuels entre les trois voisins du Qatar et ce pays, n’est possible que par des moyens politiques et pacifiques et un dialogue franc entre les parties », indique un communiqué de Bahram Ghasemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
« L’usage de sanctions dans le monde interdépendant d’aujourd’hui est inefficace, inacceptable et condamnable », a-t-il ajouté.
L’Arabie saoudite, Bahreïn, l’Égypte, les Émirats arabes unis, la Libye, le Yémen et les Maldives ont annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l’accusant de déstabiliser la région et de soutenir le terrorisme.
Une décision injuste
Au Maghreb, la Libye a justifié sa décision par le fait que Doha finance les groupes terroristes qui viennent s’installer dans le pays et préparent des attaques terroristes, dont celui raté de Martin Köbler, l’envoye spécial de l’ONU pour la Libye. Cet attentat raté avait été organisé par le frère de l’auteur de l’attentat de Manchester, selon les autorités libyennes.
A Doha pourtant, on estime qu’il y a une tentative de certains pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) d’isoler le pays et le placer »sous tutelle ». Dans un communiqué, le Qatar a dénoncé des mesures »injustifiées » et »sans fondement », qui ont »un objectif clair : placer l’Etat (du Qatar) sous tutelle, ce qui marque une violation de sa souveraineté ».