La Cathédrale Notre Dame de Paris, dont la cérémonie de réouverture se tient aujourd’hui, a valu à l’industriel algérien un épisode de fake news des plus préjudiciables en 2019 et 2020.
Dès Le 21 avril 2019, quelques jours après l’incendie qui a détruit le monument parisien, la page Facebook en arabe « SafhatAl Ahdath Al Jazairia » annonçait que le patron du groupe Cevital avait fait une donation de 50 millions de dollars pour la réhabilitation de la cathédrale. Une « information » que la direction de la communication de Cevital s’était empressée de démentir.
L’incarcération de Issad Rebrab dès le lendemain de cette publication allait faire passer le contenu au second plan pendant le reste de l’année 2019. Le post de la page Safhat Al Ahdath Al Jazairia, allait pourtant retrouver une seconde vie au printemps 2020, une fois Issad Rebrab libéré (1er janvier 2020) et dans le contexte chaotique de pandémie du Covid19.
Il est alors repris largement sur les réseaux sociaux et finit par déclencher une enquête en validation par le bureau d’Alger de l’AFP. Un check facking qui donnera lieu à une dépêche publiée le 22 juillet sur laquelle on peut lire : « En effet, M. Rebrab ou son groupe ne figurent pas dans la liste des principales donations financières, annoncées dès avril 2019, et dont voici la liste dressée par l’AFP ici ».
L’histoire ne dit pas si la fake news de la page Facebook coupable a provoqué un préjudice à ses auteurs. Du côté de Cevital, la direction de la communication a été contrainte d’organiser un contre-feu face à une campagne sur les réseaux sociaux qui, s’appuyant sur le faux don pour la réhabilitation de Notre Dame de Paris, s’étaient déchaînés contre le patron de Cevital dans le contexte sensible de la pandémie Covid 19 et de la pénurie d’oxygène.
La reconstruction de Notre Dame de Paris a bénéficié de 340 000 grands donateurs de 150 pays différents, lui permettant de récolter 846 millions d’euros. À eux trois, les milliardaires Bernard Arnault (LVMH), François Pinault (Groupe Kering) et la famille Bettencourt (l’Oréal), ont fait passer la barre des 500 millions d’euros à la levée de fonds pour la reconstruction de la Cathédrale.
Par Samy Injar