La chute des prix en 2017 a poussé les détenteurs de 60% de la production mondiale à se rapprocher. Prélude à la naissance d’un cartel.
La Côte d’Ivoire et le Ghana ont probablement lancé les bases d’un cartel des producteurs de Cacao à travers la solennelle déclaration d’Abidjan publiée ce mardi 27 mars en marge de l’Africa CEO Forum. Les présidents ivoirien Alassane Ouattara et Ghanéen Nana Afuko-Addo ont joints leurs signatures en bas d’un texte qui évoque les fortes fluctuations du prix du CACAO préjudiciables aux deux pays pour « définir une stratégie commune », et harmoniser les politiques commerciales des deux pays.
L’objectif de la déclaration d’Abidjan est clair : « trouver une solution durable à l’amélioration des prix perçus par les producteurs ». Les deux pays annonceront chaque année des prix cible pour la production de CACAO sur le modèle du cartel du pétrole, l’Opep.
Une chute des prix qui a déclenché une réaction
Le prix de la fève de Cacao a connu une chute sur le marché mondial en 2017, baissant de 40%. Ce retournement de marché a fortement impacté les budgets de l’Etat des deux pays ce que la déclaration d’Abidjan a fortement déploré. La Côte d’Ivoire et le Ghana produisent ensemble 60% du cacao mondial. Près de 40 millions de personnes dans le monde vivent de la culture du cacao.
La production mondiale de cacao représente 4,55 millions de tonnes en 2016/2017. Avec 35 % de la production mondiale, la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec 1,4 million de tonnes de fèves de cacao récoltées pour 1,5 milliard de dollars, devant le Ghana, le Nigéria et le Cameroun. 90 % de la production mondiale de cacao proviennent de 7 pays. L’Afrique produit les trois quarts du cacao mondial. Un rapprochement commercial avec le Nigeria et le Cameroun permettrait à la déclaration d’Abidjan de construire définitivement d’une organisation des producteurs. Le Cacao n’est pas transformé sur le continent africain.