Après sa forte progression des deux dernières semaines, le marché du blé se consolide dans l’attente de nouveaux éléments, a-t-on appris via une note de synthèse publiée par le cabinet Agritel.
Marché européen
Le marché européen est resté assez calme sur ce début de semaine avec le férié du 14 juillet en France. A noter toutefois la progression de l’euro/dollar qui revient à 1.1400.
L’attentisme des opérateurs prévaut dans l’attente d’une meilleure évaluation de la production française. Les coupes de blé tendre progressaient peu à peu vers le nord du pays avec toujours d’extrêmes disparités de rendements selon les régions, ce qui rend compliquée l’estimation globale. La qualité est néanmoins une constante qui semble au rendez-vous, note Agritel.
Côté mer Noire, le retard des récoltes et l’incertitude concernant le niveau de la production russe sont des éléments de soutien pour les cours. Les analystes locaux corrigent ainsi leur excès d’optimisme affiché il y a un mois et réduisent successivement depuis 2 semaines leurs estimations de la production de blé russe. L’USDA (département de l’Agriculture des États-Unis) leur fait écho avec une estimation de production (Crimée exclue) à 76,5 Mt contre 77 Mt le mois dernier.
A cela s’ajoutaient dans le rapport USDA de vendredi dernier des révisions à la baisse des estimations de production aux Etats-Unis à 49.63 Mt et dans l’UE28 à 139.5 Mt. Le stock mondial de blé 2020/2021 ressort ainsi en baisse à 314.8 Mt contre 316.1 Mt le mois dernier.
En maïs, l’USDA a allègé comme attendu son stock prévisionnel aux Etats-Unis pour 2020/2021 à 67.3 Mt contre 84.4 Mt précédemment. Ce qui, couplé à des stocks chinois également en recul conduit à un stock mondial estimé à 315 Mt contre 337.9 Mt le mois dernier. En soja, le département de l’Agriculture des États-Unis a abaissé le stock mondial 2020/21 de -1.3 Mt à 95.08 Mt.
A noter par ailleurs sur le complexe oléagineux, la bonne performance de l’huile de palme au plus haut depuis 4 mois à Kuala Lumpur après la publication d’un stock malaisien plus faible que prévu à fin juillet dans le dernier rapport mensuel du MPOB.
La récolte du colza continue son avancée en France avec toujours de très fortes hétérogénéités de rendement et une déception assez partagée selon les régions.
Marché américain
Seul le blé semble tirer son épingle du jeu à Chicago et se maintient sur ses niveaux de la fin de semaine dernière. A contrario maïs et soja marquent une nette correction en dépit d’un rapport USDA assez conforme aux attentes. C’est surtout le retour de pluies favorables sur la Corn Belt qui rassure les opérateurs et ce malgré une dégradation supérieure aux attentes de l’état des cultures.
Ainsi, à lundi soir, le crop rating de l’USDA affichait :
En maïs 69 % de « bons à excellents » en recul de -2 points sur la semaine.
En soja 68 % de « bons à excellents » en recul de -3 points sur la semaine.
En blé de printemps 68 % de « bons à excellents » en recul de -2 points sur la semaine.
A noter également le nouvel achat de 1.762 Mt de maïs US par la Chine, ce qui s’ajoute à 1.136 Mt déjà achetées vendredi dernier.
Malgré cela, les fonds restent vendeurs pour la 3ème session consécutive avec 7 500 lots de maïs vendus hier à Chicago. Ils ont dans le même temps acheté 2 500 lots de blé et 5 000 lots de soja.
Marché mer Noire
Dans le cadre du 5ème appel d’offres portant sur la nouvelle campagne, le GASC égyptien a finalement retenu d’acheter 114 000 tonnes de blé uniquement d’origine russe qui se distingue en termes de prix face aux origines ukrainiennes ou roumaines. Par rapport à la semaine dernière, le prix en rendu est monté de +8 USD/t, ce qui explique le faible volume contractualisé.
En effet, les prix du blé mer Noire ont suivi le mouvement de hausse enregistré à la fois sur Euronext comme sur le CBOT. Le retard pris dans le début des récoltes tant en Russie qu’en Ukraine explique en partie la tension actuelle sur le marché physique. Alors que la récolte est sur le point de débuter dans les régions dites centrales dans chacun des deux pays avec des rendements bien meilleurs que dans le sud, une pression sur les prix est anticipée par la majorité des opérateurs.
Avec Agritel