Principale composante du poste agricole depuis 2003, les importations de céréales par l’Algérie depuis la France ont notamment reculé de 80 %. Elles sont passées de 834 millions d’euros en 2022 à 166 millions d’euros en 2023, selon les données des Douanes françaises, contenues dans la Lettre Economique d’Algérie, une publication de la Direction générale du Trésor français.
Cette importante baisse s’explique par l’entrée sur le marché des blés de la mer Noire, russes en particulier, à la suite d’une modification fin 2021 du cadre normatif et technique régissant les importations de l’acheteur public disposant du monopole des achats de blé.
Concernant les produits agricoles, les exportations françaises vers l’Algérie sont stables, avec une très légère contraction de 0,5 % à 4,49 milliards d’euros (contre 4,51 milliards d’euros en 2022), lit-on dans la même publication. « Secteur traditionnellement important des ventes françaises en Algérie, les exportations de produits agricoles (276 millions d’euros en 2023), désormais cinquième poste à l’exportation, enregistrent une évolution négative (-73,1%) par rapport à 2022 », note la même source.
Les échanges commerciaux en hausse de 5% en 2023
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et la France ont par contre, progressé durant l’année passée. Elles affichent une hausse de 5,3 % en 2023, en s’établissant à 11,8 milliards d’euros, contre 11,2 milliards d’euros en 2022,
Cette hausse s’explique essentiellement par l’augmentation des importations françaises de biens algériens (+8%, à 7,3 millards d’euros), portées par les importations d’hydrocarbures (+15,3%, à 6 milliards d’euros), lesquelles sont composées à 51,8% de gaz naturel, liquéfié ou gazeux (+30,1 % à 3,1 milliards d’euros) et à 48,2% de pétrole brut (5,6% à 2,9 milliards d’euros), détaille la même publication.
Par ailleurs, les produits industriels représentent le premier poste d’exportations françaises vers l’Algérie. Cette évolution est, en revanche, compensée par la bonne tenue, voire le net redémarrage, de la plupart des autres postes de vente français vers l’Algérie », indique la publication. Ainsi, les produits industriels (1,9 milliard d’euros en 2023), qui représentent désormais le premier poste d’exportations françaises vers l’Algérie, avec 41,7% du total des exportations vers l’Algérie, ont connu une hausse de 20,5% par rapport à 2022, détaille-t-on de même source.
Les ventes d’équipements mécaniques, deuxième poste d’exportation, ont enregistré une augmentation de 16,9 % pour s’établir à 1 milliard d’euros (contre 879 millions d’euros en 2022). Quant au troisième poste d’exportation, les matériels de transport, ils s’établissent à 863 millions d’euros (+21,8% par rapport à 2022).
Enfin, les produits des industries agroalimentaires, quatrième poste à l’exportation, passent de 305 millions d’euros à 408 millions d’euros, enregistrant l’une des plus forte progression sur la période, de 33,6%.
En revanche, le document français note globalement une forte progression des importations françaises depuis l’Algérie et la stabilité des ventes françaises, ce qui a provoqué la dégradation du solde commercial français.
Celui-ci se creusant de 33,3%, passant de 2,1 milliards d’euros en 2022 à 2,8 milliards d’euros en 2023 », relève la même source. L’Algérie conserve en revanche, en 2023, sa place de second marché de destination des ventes françaises en Afrique.