Dès le 1er janvier 2025, quatre nouvelles mesures économiques phares entreront en vigueur avec l’interdiction du paiement en espèces pour plusieurs types de transactions. Cette décision, inscrite dans la loi de finances (LF), vise à moderniser le système financier du pays et à tourner la page sur une anarchie financière qui a duré trop longtemps. Les secteurs concernés sont variés, allant de l’immobilier aux ventes de véhicules, en passant par les achats de yachts et les souscriptions aux polices d’assurance obligatoires.
En effet, les transactions immobilières, qu’il s’agisse de foncier ou de biens construits, seront les premières touchées par cette interdiction. Il ne sera plus possible, selon l’article 207 de la LF, de valider des transactions en espèces. Les notaires sont chargés de son application. De plus, les concessionnaires automobiles et les distributeurs d’équipements industriels devront également dire adieu au cash.
Même les amateurs de yachts et de bateaux de plaisance devront s’adapter : ces achats devront désormais se faire via des moyens de paiement officiels, c’est-à-dire, les banques. L’objectif ? Réduire les risques de blanchiment d’argent, les flux financiers illégaux, l’évasion fiscale et mieux encadrer les flux financiers.
Le paiement électronique, nouvelle norme
Cette réforme s’accompagne d’une forte incitation à l’adoption des moyens de paiement électroniques. Cartes bancaires, virements, applications mobiles… autant d’outils qui devraient se généraliser dans les mois à venir. Le gouvernement mise sur cette transition pour moderniser l’économie et aligner l’Algérie sur les standards internationaux. Une petite avancée pour un pays où le cash est toujours roi.
L’interdiction du cash, dans les opérations à grandes sommes, n’est pas qu’une question de modernisation : elle aura aussi des retombées économiques concrètes. En limitant l’évasion fiscale, elle permet à l’État d’élargir son assiette fiscale et d’augmenter ses recettes. Elle facilite également la traçabilité des transactions, réduisant ainsi les risques de fraude et de blanchiment. Enfin, elle encourage l’inclusion financière en poussant les citoyens et les entreprises à utiliser des services bancaires.
Si cette réforme est prometteuse, elle n’est pas sans défis. Pour de nombreux Algériens, habitués aux transactions en espèces ou appelées communément « chekara », le passage aux virements et aux chèques bancaires nécessitera une période d’adaptation.
Une chose est sûre, cette interdiction du cash marque un tournant majeur pour l’économie algérienne, où la transparence n’est qu’un slogan.