Depuis l’annonce d’un éventuel départ « acté » de British Petrolum (BP) de l’Algérie, les rumeurs sur la reprise de son portefeuille d’actif se télescopent. Une démarche qui permettrait à BP de réduire sa production de pétrole et de gaz de 40 % d’ici 10 ans.
Il n’en reste pas moins que de sérieux échos sur des pourparlers entre la major pétrolière britannique et le géant italien Eni, se font plus insistantes et prennent de plus en plus de teneur. Selon nos informations, ceux-ci seraient en voie d’aboutir à un prochain accord. Le cas échéant, il s’agira d’une transaction qu’Alger verrait d’un bon œil, selon des sources proches des cercles de l’intelligence économique.
En effet, le groupe britannique de pétrole et de gaz BP est en phase d’entrer en affaire avec Eni pour vendre ses actifs en Algérie. L’information a été rendue publique début juin dernier, suite à une rencontre officielle entre des responsables de British Petrolum et le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab.
« Le Ministre de l’Energie et des Mines, Monsieur Mohammed ARKAB, a reçu aujourd’hui, mercredi 02 juin 2021 au siège du Ministère, une délégation de la Compagnie pétrolière britannique British Petroleum (BP), à la demande de cette dernière. Lors de cet entretien, les deux parties ont passé en revue les relations historiques de partenariat entre BP et le Groupe Sonatrach, notamment dans le domaine des hydrocarbures ainsi que les perspectives de collaboration entre les deux Groupes dans des projets à grande valeur ajoutée en Algérie. Les deux parties ont également abordé les futurs projets, en particulier ceux qui pourront être réalisés dans le domaine des énergies renouvelables et la transition énergétique », informait alors un communiqué laconique publié par le ministère.
D’après Reuters, la transaction, bien que pas confirmée par les responsables de la firme britannique, prendra la forme d’une vente pure et simple qui pourrait impliquer que BP s’offre des parts dans les actifs d’Eni ailleurs dans le monde, potentiellement dans son projet gazier mozambicain Coral South FLNG. Les deux parties étudieraient également l’option de la création d’une joint-venture dans le pays nord-africain. Une coentreprise qui pourrait prendre la forme de leur projet commun en Angola.
Si ces négociations « officieuses » aboutissent, Eni pourra jouir d’une position très favorable sur le marché des hydrocarbures algérien, au détriment de la compagnie tricolore Total, entre autres, explique une source française.
Si BP et Eni ne communiquent toujours pas sur l’avenir du portefeuille de la première en Algérie, un éventuel accord bilatéral autour de cette opération de cession verrait BP vendre sa participation de 45,89 % dans l’usine de gaz naturel d’In Amenas, mais également sa part de 33% dans l’usine à gaz d’In Salah.