Le groupe privé Cevital pourra reprendre l’exportation de l’huile et surtout du sucre. Le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune a annoncé jeudi lors de la cérémonie de la deuxième édition du Prix du président de la République du meilleur exportateur, la levée des restrictions à l’exportation de plusieurs produits dont le sucre, l’huile de table et les pâtes.
Avec cette décision très attendue par les opérateurs économiques, le groupe Cevital pourra reprendre les opérations d’exportation de l’huile de table et du sucre notamment.
Avant la crise sanitaire du Coronavirus, Cevital exportait environ 500 000 tonnes de sucre par an. Des exportations destinées vers plusieurs dizaines du pays. Avec la crise sanitaire et la dégradation des relations entre le fondateur du groupe M. Issad Rebrab et les hautes autorités du pays au sujet de développement de la betterave sucrière au grand sud, les choses ont radicalement changé.
Révolté par la position d’Issad Rebrab hostile à la production du sucre roux à partir de la betterave sucrière produite localement, le président de la République a critiqué sévèrement le 28 septembre 2021, lors d’une allocution prononcée à la cérémonie d’installation des membres du Conseil national économique et social (Cnes), la démarche du Cevital qui consiste à fabriquer du sucre roux à partir des matières premières importées de l’étranger.
La sortie du chef de l’Etat a été rapidement suivie par une interdiction d’exportation du sucre vers l’étranger. Une mesure qui a plongé le groupe privé dans le désarroi. Il a été contraint de fermer l’une de ses deux raffineries du sucre basées au port de Bejaia. Depuis cette date, l’État autorise, par moment, les opérations d’exportation du sucre roux par le groupe Cevital. Les capacités de raffinage du sucre du groupe, précisons-le, dépassent les deux millions de tonnes par an.
Pour rappel, le fondateur du Cevital M. Issad Rebrab a refusé d’adhérer à la démarche des autorités publiques visant à développer la culture de la betterave sucrière au grand sud. Son argument : le coût de revient d’une tonne du sucre roux produite à partir de la betterave sucrière produite au grand sud est largement supérieur au coût de production d’une tonne du sucre roux produite à partir de la canne à sucre importée de l’étranger.
En termes plus clairs, le sucre roux produit en Algérie à partir des matières premières importées coûtera moins cher que le sucre qui sera produit en Algérie à partir des matières premières produites localement.
En ce qui concerne l’huile, les pouvoirs publics ont décidé en pleine crise de Covid-19 interdire l’exportation de cette denrée. Toutefois, des dérogations ont été accordées au groupe pour exporter ses huiles vers des marchés précis.
Pour rappel, le groupe Cevital a mis en marche l’été dernier, près de port de Bejaia, une grande usine de trituration des graines oléagineuses. Elle est destinée à produire les matières premières pour les usines production des huiles de tables. Avec ce projet, le groupe vise à produire en Algérie une huile de table 100% algérienne. Une idée fortement saluée par le président de la République.