Le tapage médiatique fait autour de la création de la Confédération du Forum des chefs d’entreprises (CFCE) faussement présentée comme un syndicat, cache en réalité l’échec de ses promoteurs dans leur entreprise pour créer leur « Syndicat des patrons ».
Selon l’économiste Ferhat Ait Ali, contacté par Maghreb Emergent, la CFCE est « du même ordre » dans ses statuts que la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) ou encore la Confédération du patronat algérien (CAP). « Qu’est-ce qui empêcherait aux chefs de ces deux organisations patronales pour se déclarer syndicats ? » s’interroge-t-il. M. Ait Ali nous renvoie à une contribution déjà publiée sur Maghreb Emergent dans laquelle il dissèque ce « projet » de syndicat.
Pour lui, en effet, le constitution d’un syndicat des patrons n’est pas faisable « tout simplement, parce que notre Code du travail définit clairement les conditions d’exercice des libertés syndicales, les postulants potentiels à ce droit et les règles générales de son exercice, de la constitution à la dissolution, en passant par tous les droits et devoir de ce statut, exclusivement réservé aux employés, dans le cadre de la relation de travail qui les lie aux employeurs ».
Par conséquent, explique M. Ait Ali, « il était de ce fait clair que, quel que soit les instructions que recevrait le ministre ou son degré d’ignorance des lois ou de servilité éventuelle, il ne pourrait pas agréer un syndicat de patron, en vertu de la législation actuelle, étant ministre du Travail et pas des affaires ».
L’économiste prête aux dirigeants du FCE des ambitions à l’international et qui lorgneraient un siège au Bureau international du travail (BIT) à Genève,alors que les membres sont des syndicats intégralement voués à la classe ouvrière partout dans le monde.