Au moment où l’euro continue de pâtir de la crise énergétique et l’inflation galopante qui menacent les économies du Vieux Continent, la monnaie nationale s’apprécie nettement sur le marché officiel des changes, aussi bien face à la monnaie unique qu’au dollar.
La valeur de l’euro est ainsi fixée à 141,59 dinars à l’achat et à 141,64 dinars à la vente, alors que celle du dollar est fixée par la Banque centrale à 140,19 dinars à l’achat et 140,21 dinars à la vente.
Cela fait plusieurs mois que le dinar n’a pas retrouvé de telles couleurs, pénalisé par les dévaluations à répétition opérées par la banque centrale, alors que les fondamentaux de l’économie baissaient nettement durant les années ayant suivi le contrechoc pétrolier de 2014.
Durant ces années, le dinar a connu d’importants ajustements et constituait quasiment l’unique levier d’ajustement macroéconomique. Dit autrement, durant ce contexte de choc externe, la dévaluation du dinar servait à dissuader les importateurs et à faire augmenter artificiellement les recettes en dinar de la fiscalité pétrolière.
Les temps ont changé ; la hausse des cours pétroliers mondiaux a aidé à l’amélioration des fondamentaux de l’économie. Les déficits se résorbent grâce à l’augmentation des prix du pétrole et des recettes. Cependant, l’inflation monte en raison des tensions sur les prix et l’offre des produits de base.
Ces deux éléments de la conjoncture, à savoir l’amélioration des fondamentaux et la progression de l’inflation, participent grandement à cette appréciation du dinar, même si elle traduit, en partie, le mouvement des changes sur les marchés mondiaux.
Ce n’est plus un secret pour personne, la politique du taux de change de la banque centrale connait un changement depuis juillet dernier ; le dinar s’apprécie nettement face aux deux principales devises d’échange. La Banque d’Algérie réévalue probablement le dinar pour aider à faire retomber une inflation qui flirte avec les deux chiffres.
La plus haute autorité monétaire avait expérimenté la même solution pour lutter contre la forte inflation de 2012, née, faut-il le rappeler, d’une augmentation nette de la masse monétaire.
Ali. T.