La « COP de l’action ». C’est le mot d’ordre et l’ambition de la 22eme conférence des Etats-parties sur le climat (Cop22), qui a débuté lundi à Marrakech, dans le sud du Maroc. Objectif: rendre effectives les décisions de l’Accord de Paris adopté en décembre 2015 pour la réduction du réchauffement climatique.
Les experts de l’ONU expliquent que l’objectif primordial de la Cop22 est simple : en faire le « COP de l’action ». Les discussions des Etats-parties, qui vont se dérouler au niveau de la zone ‘’bleue’’ au village de Bab Ighli, doivent rendre peu à peu opérationnelles les décisions, parfois imprécises, de l’Accord de Paris, adopté en décembre 2015 et qui doit entrer en vigueur en 2020.
La 22eme Conférence des Nations Unies sur le Climat (COP) aura pour thèmes l’atténuation aux effets du changement climatique et l’innovation en matière d’adaptation. La conférence fera l’état des lieux en matière de ratifications.
A fin août dernier, l’Accord de Paris avait été signé par 180 des 197 ‘’parties’’ participant à la Convention Climat. Parmi les non-signataires (qui ont jusqu’à décembre 2016 pour le faire), figurent d’importants pays producteurs de pétrole (Arabie Saoudite, Nigeria), des pays en guerre (Syrie, Irak), ou d’autres comme le Chili. La Chine et les Etats-Unis ont signé l’accord, et présenté les instruments de ratification.
Pour que l’Accord puisse entrer en vigueur, il faut que soient enregistrées les ratifications d’au moins 55 États responsables d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre. Les plans « climats nationaux » seront également au menu de la Cop22, avec l’engagement des Etats-parties à présenter des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre résultant d’une démarche volontaire.
Le fonds vert pas encore alimenté
La question du ‘’fonds vert pour le climat’’ qui devrait être alimenté par les pays riches pour soutenir les pays les moins développés est posée. Depuis Copenhague, le principe d’un fonds vert de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 a été acquis.
‘’Mais ce montant, qui n’est pas considérable comparé aux flux financiers mondiaux, n’est toujours pas atteint et de nombreux autres problèmes ne sont pas réglés’’, estiment des experts de l’ONU.
Autre important dossier au menu de cette Cop22, celui du transfert de technologies entre le Nord et le Sud, en particulier pour l’accès aux technologies de production de l’énergie solaire. Enfin, il y aura les acteurs non-étatiques, avec les villes, les universités, et les entreprises dans les solutions alternatives, ainsi que la présentation des expériences réussies des technologies bas carbone. Les travaux se dérouleront exclusivement sur le site de Bab Ighli, dans la proche banlieue de la cité Ocre.
Le village est divisé en deux zones : la Zone Bleue, sous autorité des Nations Unies, qui abrite les travaux de la conférence des parties, et un espace ouvert aux partenaires, comprenant les zones « Innovation et Solution » et « Société Civile », favorisant par leur proximité les échanges entre les participants. Le coût de réalisation du village de la COP22, confié à une société française, GL Events, est de 35 millions d’euros. La dernière COP21, s’était déroulée au Bourget, près de Paris.