Les prix de la viande de l’agneau connaissent depuis le mois de septembre une baisse allant jusqu’à 30%. Une tendance que notre rédaction a relevé jeudi dernier, dans le capital de la viande ovine El Achir dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj.
Les prix au détail de la viande ovine chez les bouchers de la ville, affichent entre 800 et 850 DA le Kg. Pour le prix de gros, il se négocie entre 550 et 600 DA/Kg pour une carcasse complète.
Interrogé sur les causes de cette baisse, un boucher avance la baisse de la demande et la hausse de l’offre. ‘’Depuis la fête de l’Aid El Kebir, le marché de détails connait un ralentissement sans précédant ce qui s’est répercuté sur les prix’’, a-t-il dit. Et d’ajouter : ‘’A ce phénomène s’ajoute la baisse de la demande voire sa rareté en raison de la crise sanitaire. Les mariages annulés, d’autres reportés, les restaurants tournent au ralenti, et les hôtels quasi vides’’.
D’autre part, notre interlocuteur admet que les bouchers, notamment ceux qui se sont spécialisés dans la viande d’agneau, vivent une situation difficile. Selon lui, en dépit de cette tendance baissière, l’activité reste marquée par la morosité. ‘’Les gens achètent de moins en moins de la viande’’, affirme-t-il.
La région de Sidi Aissa dans la wilaya de M’sila vit également la même situation. La rareté des acheteurs a poussé les bouchers à revoir leurs prix à la baisse. La viande est ainsi cédée à 600 DA/Kg par des bouchers clandestins, a-t-on appris d’un éleveur de la région. ‘’Les éleveurs n’ont plus le choix, ils doivent liquider leurs cheptels par crainte d’un nouveau confinement’’, explique-t-il.
La sécheresse vient y mettre son grain de sel
Contacté par nos soins, Cherif B, un éleveur d’ovin dans la commune de Mesdour de la wilaya de Bouira nous explique ce se passe dans le marché de la viande ovine. ‘’Notre activité vit une grande crise. La crise sanitaire une baisse sensible de la demande en viande ovine. Les éleveurs notamment dans les régions Naima, El Bayedh, M’silan Djelfa et Bouira ne savent plus quoi faire de cheptels arrivés à la maturité’’, confie-t-il. Et d’enchainer : ‘’Certains éleveurs ont baissé les prix de 50% sans pour autant trouver des clients. Une situation inédite pour ce segment’’.
La sécheresse qui frappe le pays depuis plusieurs mois, n’a fait qu’aggraver la crise. Paniqués par l’absence de précipitations, les éleveurs sont contrains d’acheter des aliments de détail à des prix élevés. ‘’ Nourrir les bêtes avec uniquement de l’aliment de bétail importés coûte cher aux éleveurs’’, a-t-il dit.