Il semble bien que les pouvoirs publics n’aient pas tiré les leçons ni de la crise de 1986, ni de celle de 2008/2009, certains responsables pensant faussement que l’aspect monétaire peut résoudre, sans vision stratégique, tous les problèmes.
Au moment où les bourses mondiales connaissent une baisse vertigineuse du fait du duo Chine USA qui domine l’économie mondiale, ayant un impact sur toute l’économie algérienne, l’Europe étant le maillon le plus faible comme en témoigne la crise grecque, le cours en date du 25/08/2015 du WIT étant coté à 39,65 dollars et le Brent 44,30 où le cours du dollar en baisse approche 1,15 dollar un euro, 103, 857 dinars algérien un dollar et 120,35 dinars un euro . Je livre ici mon intervention, sans aucune modification faite à l’Université Mira de Bejaia le 11 octobre 2009(1). Cette intervention publique en présence de la presse nationale est d’une brûlante actualité. Il semble bien que les pouvoirs publics n’aient pas tiré les leçons ni de la crise de 1986, ni de celle de 2008/2009, certains responsables pensant faussement que l’aspect monétaire ( ces monétaristes) peut résoudre, sans vision stratégique et la connaissance du fonctionnement de la société, tous les problèmes ; induisant en erreur les autorités du pays comme par le passé certains soi disant experts aux ordres, les intellectuels organiques vivant de la rente qui disent tout le contraire aujourd’hui.
1- La crise de 1929
Le krach de 1929 est consécutif à une bulle spéculative, dont la genèse remonte à 1927. La bulle fut amplifiée par le nouveau système d’achat à crédit d’actions, les investisseurs pouvant acheter des titres avec une couverture de seulement 10 %. Le taux d’emprunt dépend du taux d’intérêt à court terme ; la pérennité de ce système dépendant donc de la différence entre le taux d’appréciation des actions et ce taux d’emprunt. C’est le 24 octobre 1929 que la fameuse crise se déclencha aux Etats-Unis ; on appela ce jour le « jeudi noir » ou Black Thursday ? le krach boursier de Wall street plongeant l’économie américaine et l’économie mondiale, dans la tourmente et ce malgré l’apparente santé de l’économie américaine dont les bases de sa croissance étaient pourtant faibles. A la mi-octobre 1929 l’annonce de la baisse des bénéfices des industries poussa les spéculateurs à vendre leurs actions pendant que le cours de Wall street était encore élevé. Cette vente entraîna une chute encore plus rapide des actions, plus de 16 millions de titres seront bradés sur le marché, sans trouver toutefois preneur. Les épargnants paniquent et se précipitent auprès de leur banque pour retirer leur argent. Bientôt des centaines de milliers d’actionnaires se trouvèrent ruinés ; les banques ne purent se faire rembourser leurs crédits et les épargnants retirèrent leur argent de leurs comptes. Un grand nombre de banques n’ayant pas les moyens de rembourser, leurs clients firent faillites. Pour s’en sortir le seul moyen des banques furent de stopper les prêts à l’étranger et de réclamer le remboursement de ceux déjà effectués. De plus les capitaux américains cessèrent de circuler autour de la planète, la conséquence inévitable fut l’expansion de la crise à l’ensemble des pays industrialisés. Entre le 22 octobre et le 13 novembre 2009, l’indice Dow Jones passe de 326,51 à 198,69 (39 %), ce qui correspond à une perte virtuelle de 30 milliards de dollars, dix fois le budget de l’État fédéral américain de cette époque. Par un effet de dominos, c’est l’ensemble de la Bourse qui s’effondre, et la chute de 1930 à 1932 est supérieure à celle de l’année 1929. Le 8 juillet 1932, le Dow Jones tombe à 41,22, son plus bas niveau depuis sa création en 1896. La baisse des prix fut générale et atteint environ 30% de 1929 à 1932. Suite à la hausse des taux d’intérêt en avril 1929, lorsque survient la première stagnation des cours, le remboursement des intérêts devient supérieur aux gains boursiers et l’économie réelle montre des signes de faiblesses : ainsi, la production automobile chute de 622 000 véhicules à 416 000 entre mars et septembre et la production industrielle recule de 7 % entre mai et octobre. Ce ralentissement est en partie dû à un phénomène d’asphyxie : les capitaux disponibles accourent à la bourse plutôt que vers l’économie « réelle » La perte de confiance due à la crise boursière affecte la consommation et les investissements lors des mois suivant le krach. Les crédits se tarissant, la consommation, l’investissement et la production continuent de chuter, le chômage explose (de 1,5 millions à 15 millions en 1933), et la crise bancaire devient une crise économique en 1931. Les mesures protectionnistes telles que la loi Hawley-Smoot de 1930 sur les droits de douane, favorisent la propagation de la crise à toutes les économies occidentales à partir de 1931. Début 1933 les profondes crises sociales et économiques favorisèrent les interventions publiques et la naissance de différents fascismes européens. Début 1933 la crise était au plus haut aux Etats-Unis , le nouveau président, fraîchement élu, Franklin D. Roosevelt, lança le New Deal (intervention accrue de l’Etat, infrastructure pour lutter contre le chômage, assainissement des finances). La dépression recula un peu, mais c’est surtout l’entrée en guerre des Etats-Unis grâce aux commandes dépenses militaires qui la fit disparaître en 1941. En Allemagne et en France on adopta aussi les théories de Keynes : les dépenses publiques devaient compenser le manque d’investissements privés. En 1934 le gouvernement de Laval décida le blocage du salaire des fonctionnaires ; les résultats économiques furent infimes mais l’agitation sociale s’en trouva renforcée. L’extrême droite française s’était aussi renforcée, mais le Front Populaire face à cette crise remporta les élections en 1936. En Allemagne la situation ne se stabilisa pas vraiment, et a permis à un homme de parvenir au pouvoir : Adolf Hitler.
2- La crise d’octobre 2008
Par rapport à la période contemporaine, faut-il considérer la crise de 1929 comme étant un événement unique dans l’histoire du capitalisme ou faut-il l’apparenter aux autres crises récentes, qui bouleversent les économies capitalistes, encore ne faudrait-il pas tirer des conclusions hâtives et chimériques comme c’est la fin du capitalisme, le retour à l’étatisme et au communisme ? La question reste posée et le devoir de mémoire est fondamental pour tirer, les leçons du passé pour comprendre la crise d’octobre 2008. Il existe bon nombre de similitudes entre la crise d’octobre 1929 et celle d’octobre 2008 : boom économique précédent la crise, endettement croissant et divorce entre la sphère réelle et financière, répercussion sur la sphère réelle avec la chute des valeurs technologiques ( idem pour le parc transport notamment le segment automobiles). Ainsi entre le 02 janvier et le 20 novembre 2008 les plus grandes places financières ont perdu presque la moitié de leur capitalisation soit environ 35.000 milliards de dollars soit plus de deux fois le produit intérieur brut américain, touchant presque tous les pays puisque Moscou pour la même période a perdu 72% de sa capitalisation et les dirigeants asiatiques japonais, chinois, indiens disent ouvertement maintenant que la crise les atteint. Aussi, je me propose d’analyser la crise financière internationale et son impact sur l’économie algérienne en trois parties interdépendantes. De la crise d’octobre 1929 à la crise d’octobre 2008, situation actuelle de l’économie algérienne et réserves de change et l’impact de la chute du cours du pétrole sur l’économie algérienne. Les ventes de voitures, ont dégringolé aux USA de 32% par rapport à la même période de 2007. Les volumes sont passés sous la barre des 900 000 véhicules pour la première fois depuis 1993,le constructeur américain Ford ayant annoncé une réduction supplémentaire de 10% de sa masse salariale aux Etats-Unis en même temps qu’une perte de 129 millions de dollars au troisième trimestre. Le numéro un japonais prévoit un effondrement de ses bénéfices en 2008-2009. Pour faire face à l’effondrement de la demande d’acier dans le monde, ArcelorMittal n’a d’autre choix que de réduire la voilure. Au quatrième trimestre 2008, le sidérurgiste va diminuer l’ensemble de sa production de 35%. L’Europe, où la situation est généralement «plus difficile» qu’ailleurs, est particulièrement touchée Il s’ensuit une baisse du niveau de consommation des ménages et un signe inquiétant du début de licenciement. Mais à la différence de 1929 existe une nette volonté de régulation des Etats et l’économie mondiale est en déflation (faible inflation, chômage croissance négative) et non en stagflation (inflation et chômage décroissance). Comme en témoigne la socialisation des pertes de certaines banques la rapidité des interventions des banques centrales que ce soit la FED américaine ,la banque centrale européenne, la banque d’Angleterre, japonaise, russe, et même chinoise et indienne de coordination pour briser le cercle vicieux du manque de confiance, prêts interbancaires bloqués qui constitue l’élément vital de fonctionnement de l’économie mondiale. Car, la FED américaine avait avant la crise récente un taux directeur de (2%) , depuis le 08 octobre 2008 à 1,5% et ramené le 31 octobre 2008 à 1% ; pour le taux européen,( BCE) il était de 4,50%, a baissé de 4,25% , venant d’être ramené à 3,75% depuis le 08 octobre 2008 et qui a été revu à la baisse le 06 novembre 2008 à 3,25% La conjoncture européenne se dégrade à une telle vitesse, que la BCE pourrait baisser une nouvelle fois son taux directeur d’un demi ou de trois quarts de point le 4 décembre 2008 . Pour les dépôts en livres sterling, il devait être inférieur à 5%, le taux de la banque d’Angleterre était de 5% et a été ramenée depuis le 08 octobre 2008 à 4,50% et a été revu à la baisse à 3% depuis le 06 novembre 2008. Le taux directeur de la banque centrale du Japon (BoJ) est resté inchangé depuis février 2002 avec un taux directeur à 0,50%, et vient d’être ramené depuis le 31 octobre 2008 à 0,30%. Par ailleurs à la différence de 1929, nous avons une inter- connexion de plus en plus poussée des différents pays à l’économie mondiale supposant paradoxalement une propagation plus rapide de la crise mais également sa résolution progressive. Car tout système économique et financier fiable repose sur la confiance. Avec les banqueroutes répétées, le crédit interbancaire source de l’expansion de l’économie mondiale a eu tendance à s’assécher surtout au niveau des banques d’affaires qui ont connu une expansion inégalée durant la période contemporaine. Or, à la différence d’une banque universelle, une banque d’affaires n’a pas la possibilité, en cas de conditions de marché difficiles, de s’appuyer sur les dépôts des particuliers pour lever des fonds pour le court terme, bien qu’elles continuent à émettre des dettes à court terme pour financer leur activité. Or, de plus en plus les établissements financiers auprès desquels les banques d’affaires se refinancaient refusent en période de crise de prêter par manque de confiance dans la capacité de remboursement de ces banques. C’est cette situation qui a poussé les mesures analysées précédemment et récemment le FMI a adoucir sa position vis-à-vis des fonds souverains comme soupape de sécurité et la FED à injecter plusieurs centaines de milliards de dollars de liquidités sur les marchés et à étendre les accords de « swaps » avec ses homologues européenne, japonaise, britannique et suisse. C’est que l’accord swap permet aux banques centrales de se prêter réciproquement des liquidités à court terme, lorsque l’une ou l’autre en a besoin pour stabiliser le système financier de son pays. Comme cette crise explique également la politique de la réserve fédérale américaine et des autres banques de baisser leur taux d’intérêt directeur que nous analyserons par la suite. D’une manière générale l’essence de la crise tant de 1929 que de 2008 sont une dénaturation du fondement du capitalisme telle que l’on décrit les fondateurs de l’économie politique reposant sur les entreprenants créateurs de richesses, Karl Marx n’ayant pas écrit le socialisme mais le Capital. Cette crise est donc lié à la financiarisation accrue en déconnexion avec la sphère réelle et la non symbiose de la dynamique économique et de la dynamique sociale oubliant que le travail est certes un prix mais créateur de valeur et vecteur de croissance à travers la consommation. Or, une des raisons de la crise de 1929 est que les revenus étaient mal répartis entre salaires et profits, entre les plus riches et les autres. C’est la diminution de la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises. Entre 1980 en 2006, elle est tombée de 67% à 57% en moyenne, dans les quinze pays les plus riches de l’OCDE. Une chute de dix points, mesurée en France, en Allemagne, en Italie, au Japon, en Finlande, en Grèce, aux Pays-Bas, en Espagne et en Suède, un peu moindre en Autriche et en Belgique. Dix points de PIB, cela représente en France 160 milliards d’euros. C’est particulièrement net aux Etats-Unis, où le « Top 1% » a doublé sa part en une vingtaine d’années, en atteignant plus de 16,1% du revenu national entre 2004/2008 et tout indique qu’elle a encore grossi depuis, tout en haut de l’échelle, au « top du top », le millième des Américains les plus riches se partageant près de 7% du revenu national. En effet, avec cette financiarisation croissante, nous avons deux types de détention d’actions. La détention directe (ceux qui les détiennent en propres) et la détention indirecte (ceux qui les détiennent par le biais d’un intermédiaire : organismes de gestion, sociétés d’assurances-vie, caisses de retraite, SICAV). Le fait nouveau réside dans la modification rapide et importante du type d’actions détenues par les ménages. La détention directe d’actions devient minoritaire, pendant que la détention indirecte s’est fort développée. Ce sont aujourd’hui les fonds de pension qui contrôle Wall Street gérant plus de 30% de la capitalisation boursière des USA. Ces dysfonctionnements ont été concrétisées à travers la crise des prêts hypothécaires (Subprimes ) en août 2007, crise qui s’est propagée à l’ensemble des bourses mondiales avec des pertes estimées à plusieurs centaines de milliards de dollars( plus de 1500 milliards de dollars estimation provisoire en mai 2008. C’est dans ce cadre que rentre le plan Busch de 700 milliards de dollars soit l’équivalent de 2 300 dollars pour chaque Américain qui seront déboursés en plusieurs tranches(le prix Nobel d’économie de 2001 Joseph Stiglitz estime que ce plan n’est qu’une solution à court terme le comparant à «une transfusion sanguine massive à une personne souffrant d’une grave hémorragie interne») et également l’initiative européenne où les différents dirigeants du fait de l’ampleur de la crise commencent à avoir une vision commune comme en témoigne les 1800 milliards d’euros soit 2300 milliards de dollars pour garantir les prêts interbancaires et les dépôts des épargnants : soit au total USA plus Europe plus de 3000 milliards de dollars. Car cette crise s’est propagée à l’ensemble de la planète que je résume en cinq étapes :
a- les banques ont fait des prêts immobiliers à des ménages insolvables ou présentant peu de garanties, à des taux d’intérêts élevés ; b- diffusion des mauvaises créances dans le marché : pour évacuer les risques, les banques «titrisent» leurs créances, c’est-à-dire qu’elles découpent leur dette en produits financiers pour la revendre sur le marché. La mondialisation a fait le reste, en diffusant ces titres à risque dans les portefeuilles d’investisseurs de toute la planète. Les fonds spéculatifs (hedge funds) ont été de gros acheteurs de Subprimes, souvent à crédit pour doper leurs rendements (jusqu’à 30 % par an), et faire jouer l’effet de levier, les hedge funds empruntant jusqu’à 90 % des sommes nécessaires ; c- retournement du marché immobilier américain : vers fin 2005, les taux d’intérêts américains ont commencé à remonter alors que le marché financier s’essoufflait. Des milliers de ménages ont été incapables d’honorer leurs remboursements entraînant des pertes pour les banques et les investisseurs qui ont achetés les titres obligataires ont vu leur valeur s’effondrer- d- crise de confiance : les banques se sont retrouvées dans une situation ou comme dans un jeu de poker , elles savent ce qu’elles ont dans leur bilan , mais pas ce qui se trouve dans celui des autres car ces mauvais crédits immobiliers ont été achetés un peu partout dans le monde et on ne sait quelle est la répartition du risque d’où une grave crise de confiance et depuis juillet 2007, cette situation f ait chuter les bourses et paralyse le marché inter-bancaire, les banques ne se prêtant plus ou très peu craignant que leurs homologues soient dans une ligne rouge ; e- intervention des banques centrales : face à la paralysie du marché , les banque centrales sont intervenus massivement début août 2007 en injectant plusieurs centaines de milliards de dollars et d’euros de liquidités. D’où l’importance de la réunion du G20 tenue le 15 novembre 2008 à Washington ( USA) ( composés des pays développés , Allemagne, Canada, Etats Unis , France, Italie, Japon, Royaume Uni , Espagne et des pays émergents ,Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie, Turquie représentant 85% du PIB mondial et 2/3 de la population mondiale . Aussi, le plan d’action décidé le 15 novembre 2008 devrait créer des groupes de travail par thème et une date butoir pour les propositions suivantes articulées autour de cinq objectifs :premièrement de dégager une réponse commune à la crise financière ; deuxièmement ouvrir les pistes d’une réforme en profondeur du système financier international ; troisièmement prendre de nouvelles initiatives pour parer à d’éventuelles faillites bancaires et imposer aux banques de nouvelles normes comptables ; quatrièmement des règles plus strictes sur les agences de notation, la titrisation et les parachutes dorés ; cinquièmement accroître les dépenses publiques à travers des déficits budgétaires coordonnées, mais au profit des économies d’énergies pour le BTPH et des technologies propres pour le secteur automobile, remettant d’ailleurs en cause le pacte de stabilité européen (3% du PIB et les dépenses publiques sur /PIB moins de 60% ; sixièmement, le renforcement du système de régulation mais ne signifiant pas protectionnisme, les dépenses publiques étant destinées en majorité aux entreprises privées ( politique keynésienne ciblée).
3.-Quelle conclusion ?
L’objectif stratégique est de repenser l’actuel système économique mondial qui favorise la bipolarisation Nord/Sud, la pauvreté préjudiciable à l’avenir de l’humanité, a accéléré d’ailleurs par les gouvernances les plus discutables de la part de la plupart des dirigeants du Sud. Sur les 7 milliards d’âmes les 2/3 sont concentrées ans la zone Sud avec moins de 30% des richesses mondiales. Or, il s’agit de repenser tout le système financier mondial issu de Breeton Woods en 1945 en donnant un rôle accru au FMI comme garant de la régulation mondiale et éviter cette suprématie du dollar, encore qu’existe des divergences entre les USA d’une part, d’autre part, l’Europe et les pays émergents, qui ne devra plus se limiter seulement aux équilibres macro-économiques ( déséquilibre des balances des paiements) , tout en élargissant la représentation aux pays émergents au sein de cette institution et celle de la banque mondiale. Rappelons le dollar était à l’or, puis nous avons assisté à sa déconnexion en 1971 avec la suprématie du dollar comme étalon d’échange international. Mais l’émission sans frein de dollars combinée avec la baisse de la salarisation au sein du PIB (pouvoir d’achat) a permis aux opérateurs sur les marchés financiers d’acheter à crédit. Le risque à terme, en cas de méfiance en le dollar, serait son déclassement par rapport aux devises fortes surtout des pays qui possèdent d’importantes réserves de change en dollars dont la Chine ce qui accélèrerait sa dépréciation. Mais les deux puissances mondiales resteront pour longtemps La Chine les USA. Et et la crise financière actuelle est là pour le démontrer lorsque les USA et la Chine toussent , l’ensemble du monde a la grippe. Cela a un impact évident sur les perspectives futures de la croissance de l’économie mondiale. Espérons que l’Algérie tirera les leçons de cette crise qui paradoxalement a quelque chose de bon pour l’Algérie. Elle met à nu l’incohérence des politiques socio-économiques mue par l’unique dépense monétaire, la mentalité rentière avec une concentration excessive du revenu national au profit des emplois rentes, sans se soucier de la bonne gestion. Elle interpelle plus globalement, au moment de la consolidation des grands ensemble, les dirigeants des pays du Maghreb, tout en n’oubliant pas l’Afrique pour accélérer, cette nécessaire intégration économique au sein de l’espace euro méditerranéen et arabo –africian , espace naturel de l’Algérie, devant favoriser les deux piliers du développent du XXIème siècle, la valorisation du savoir et la bonne gouvernance. Ainsi un long chemin reste à faire pour l’Algérie, si elle veut se hisser au sein du concert des Nations en ce XXIème siècle où toute Nation qui n’avance pas et ne peut se faire entendre et se faire respecter par son poids économique en s’adaptant aux nouvelles mutations mondiales. Le PIB est irrigué fortement par le canal de la rente des hydrocarbures, et par ricochet 70% de la valeur de la monnaie et du pouvoir d’achat des algériens, les réserves de change étant dues à des facteurs essentiellement extérieurs. Mais sans chauvinisme, l’Algérie a les moyens pour surmonter la crise multidimensionnelle qui la secoue, moyens matériels et surtout humaines pour peu qu’existe une réelle volonté politique de changement économique, social et politique , pour le passage d’une économie de rente à une économie productive tenant compte des nouvelles mutations mondiales renvoyant tant à la sphère politique, sociale qu’économique et culturelle par le changement de la mentalité rentière de certains dirigeants.
(1)-Intervention du professeur Abderrahmane MEBTOUL ronéotypée -Université Abderrahmane MIRA/ BEJAIA/Faculté des Sciences Economiques, des Sciences de Gestion et des Sciences commerciales colloque international en partenariat avec le Centre d’études du développement international et des mouvements économiques et sociaux (CEDIMES) Séminaire international 11/12 octobre 2009 où l’auteur est intervenu sur le thème « « crise financière internationale de 2008, chute du cours du pétrole et ses répercussions sur l’économie algérienne ».
(*) Professeur Abderrahmane MEBTOUL Expert international