Le 3e Forum Afrique Caraïbes du Commerce et de l’investissement, qui se déroule actuellement à Nassau, aux Bahamas, conjointement avec les 31e assemblées annuelles de la Banque africaine de l’import export, voit se concrétiser une nouvelle dynamique pour la coopération entre les deux régions, tant liées par des liens historiques et une « une destinée commune ».
Lors d’un panel, tenu jeudi aux assemblées annuelles de l’Afreximbank (AAM2024), sur le thème de la création d’une zone de libre échange afro-caribéenne, le directeur général de l’Organisation des États des Caraïbes orientales (OECO), Didacus Jules, a déclaré qu’il est temps pour les deux régions de compter sur elles-mêmes pour créer leur destinée et de s’en passer « de leur dépendance à l’égard de l’aide étrangère et de commencer à se tourner vers le commerce et l’investissement pour leur développement ».
Il a indiqué que la valeur actuelle du commerce entre les pays du continent africain et la région des Caraïbes s’élève à environ 1,5 milliard de dollars américains et que « sur les exportations totales des pays de la CARICOM (Communauté des Caraïbes), qui s’élèvent à 18,8 milliards, la part de l’Afrique ne représente qu’environ 4,4 %. Soulignant que « rien qu’en termes d’opportunité de changer le lien géopolitique et économique, il y a là d’énormes opportunités à exploiter ».
« Mais au-delà de la volonté politique et des interventions faites auparavant, nous pouvons voir qu’il y a beaucoup de travail minutieux à faire pour mettre en place l’architecture et les mécanismes qui permettront à tout cela de fonctionner sans problème. »
Travailler ensemble est une nécessité
Pour sa part, Albert Ramdin, ministre des Affaires étrangères du Suriname, voit que la coopération économique entre l’Afrique et la communauté des Caraïbes « n’est pas un choix, c’est une nécessité naturelle » et c’est une question de « la pertinence politique ». Mais aussi « l’héritage culturel et historique des deux régions doit être une inspiration ».
S’adressant aux invités des AAM2024 de l’Afreximbank et du Forum Afrique-Caraïbes, et d’une façon directe pour attirer l’attention sur l’importance des « best-deal », la Jamaïcaine Pamela Coke-Hamilton, directrice exécutive du Centre du commerce international, a déclaré : »Nous en avons négocié beaucoup. En fait, les Caraïbes pourraient vous apprendre à négocier. Nous négocions un accord tous les deux mois. Nous sommes très bons. Nous savons ce que nous faisons ».
Elle a également insisté sur les vrais obstacles qui retardent la mise en œuvre des accords. Pour elle, la conception technique des termes d’un accord ne constitue pas un obstacle, mais « le problème réside dans la mise en œuvre et l’utilisation de cet accord. Et c’est là que le caoutchouc rencontre la route ».
Selon elle, il est temps d’envisager l’établissement d’une zone de libre-échange entre l’Afrique et les Caraïbes. « Les accords commerciaux sont un moyen de faire tomber les barrières et d’ouvrir de nouvelles perspectives ».