Le 22 septembre 2024, le gouvernement algérien, sous l’égide du Président Abdelmadjid Tebboune, a annoncé une série de mesures visant à restructurer en profondeur la politique commerciale du pays. Ces décisions s’inscrivent dans un contexte de transition économique et reflètent une volonté de redéfinir la stratégie de développement national.
L’élément central de cette réforme est l’élaboration d’un nouveau décret présidentiel destiné à encadrer plus strictement les opérations d’import-export. Selon le communiqué de la Présidence, ce dispositif juridique imposera notamment aux exportateurs « la réalisation d’études de faisabilité économique et financière » approfondies, couvrant à la fois les marchés domestique et international.
Cette initiative vise à optimiser la gestion des flux commerciaux et à minimiser les risques associés à une libéralisation non contrôlée des échanges. L’objectif affiché est de prévenir les déséquilibres potentiels sur le marché intérieur qui pourraient résulter d’une politique d’exportation mal maîtrisée.
Diversification économique : un objectif stratégique
La réorientation de la politique commerciale s’aligne sur les objectifs macroéconomiques à long terme de l’Algérie. Le principal défi consiste à réduire la dépendance aux hydrocarbures, facteur de vulnérabilité face à la volatilité des cours mondiaux des matières premières.
Le gouvernement a fixé un objectif ambitieux pour les exportations hors hydrocarbures : atteindre 29 milliards de dollars d’ici 2029, contre 5 milliards en 2023. Cette augmentation significative nécessitera une mobilisation importante des capacités productives nationales et une amélioration qualitative de l’offre exportable.
Régulation du marché des importations
Parallèlement, le gouvernement a annoncé un renforcement des contrôles sur les activités d’importation. Des mesures de surveillance accrues seront mises en place pour prévenir les manipulations du marché intérieur, notamment la création artificielle de pénuries.
Un système de sanctions a été évoqué, incluant le retrait des licences d’importation et la radiation des registres du commerce pour les opérateurs économiques reconnus coupables de pratiques spéculatives. Cette politique vise à rétablir l’équilibre dans les circuits commerciaux et à renforcer le rôle régulateur de l’État.