Le Financial Reporting Council (FRC), Gendarme britannique de l’audit, somme les quatre grands cabinets que sont KPMG, EY, Deloitte et PWC également appelés « Big Four » de séparer leurs activités de conseil de celle de l’audit.
En effet, FRC a adressé une injonction dans ce sens, le 6 juillet dernier à ces quatre grands acteurs de l’audit. Ces derniers ont comme date butoir pour se conformer à cet ordre, le 23 octobre prochain. Cette disposition était déjà dans les tiroirs fin 2018, et semble avoir pris récemment un coup d’accélérateur. Elle est motivée par une démarche vertueuse, puisqu’il s’agit d’affranchir l’activité d’audit de l’influence de l’argent provenant de l’activité de conseil que cumulent les auditeurs en parallèle à leur activité principale, c’est-à-dire l’audit.
«L’enjeu d’une telle réforme est d’éviter que « les juteuses commissions de conseil ne viennent influencer, voire altérer le jugement des auditeurs » Est-il clairement expliqué.
L’on rappelle que PWC, EY, Deloitte et KPMG ont réinvesti massivement le champ du conseil après la faillite du courtier en énergie Enron, en 2001, et dont le scandale avait mené au démantèlement de la société Arthur Andersen en 2002, fournissant en général des services de conseil aux entreprises dont ils ont la charge déjà de vérifier la comptabilité.
Cette double activité nourrit donc les doutes sur la capacité des cabinets d’audit à faire en toute indépendance leurs activités de contrôle. Aussi, le géant EY a-t-il été récemment épinglé par des actionnaires qui lui ont reproché de ne les avoir pas alerté à temps sur les irrégularités observées dans la comptabilité de la fintech allemande Wirecard.