Après plus d’un mois de contestation estudiantine, le ministère de l’Enseignement supérieur a dévoilé lundi, par voie de communiqué officiel, une série de mesures censées désamorcer la crise dans les filières médicales. Mais ces annonces marqueront-elles réellement un tournant ou ne seront-elles qu’un nouveau palliatif destiné à calmer momentanément la fronde ?
Dans ce communiqué détaillé, le ministère présente sa stratégie qui s’articule autour de quatre axes principaux, chacun ciblant une problématique récurrente soulevée par les étudiants. Premier levier : la régulation des effectifs. Le numerus clausus, “fixé à 7.260 places”, vise à répondre aux inquiétudes liées à la surpopulation des filières. Cette limitation quantitative entend restaurer la qualité de la formation et les perspectives professionnelles.
Toujours selon le communiqué, l’aspect financier constitue le second point névralgique. La revalorisation des bourses transforme radicalement l’équation. Un étudiant en fin de cycle passera désormais d’une allocation mensuelle de “2.000 à 17.000 dinars”. Au-delà du montant, c’est la reconnaissance symbolique qui pourrait apaiser les tensions.
Le ministère prévoit également une refonte complète des indemnités de stage, troisième axe stratégique. L’introduction “d’une rémunération minimale” et “d’une prime de risque” pour les internes traduit une volonté de prendre en compte les contraintes spécifiques du monde médical.
Dernier volet de cette stratégie : la décentralisation. La création “d’annexes universitaires” entend désengorger les établissements centraux et rapprocher géographiquement la formation des territoires. Une approche qui pourrait réduire les inégalités d’accès à l’enseignement médical.
Pourtant, malgré l’apparente exhaustivité de ces mesures, le doute persiste. Les organisations étudiantes, rompues aux négociations, analyseront chaque détail avec une méfiance légitime. L’histoire récente de l’enseignement supérieur a maintes fois démontré la fragilité des compromis. Les annonces ministérielles, aussi séduisantes soient-elles, ne valent que par leur application concrète. Car entre dialogue constructif et énième tentative cosmétique, la ligne est mince.