La récente polémique autour d’un supposé contrat de 150 millions d’euros entre Sonelgaz et Maps Energy met en lumière les défis majeurs liés au développement des énergies renouvelables en Algérie. Cette affaire, née d’une publication du journal italien Primamonza et relayée par les médias locaux, a suscité une intervention à l’Assemblée nationale.
Dans cette controverse, Sonelgaz a été la première à réagir en démentant formellement l’existence de ce contrat dans un communiqué officiel. L’entreprise publique a tenu à rappeler que seuls ses canaux de communication sont habilités à diffuser des informations sur ses activités, allant jusqu’à annoncer sa disposition à engager des poursuites judiciaires contre toute diffusion d’informations erronées.
Suite à cette mise au point de Sonelgaz, Maps Energy est également intervenue pour clarifier sa position. Dans un communiqué, l’entreprise italienne déclare que « ces affirmations sont inexactes et nécessitent une clarification ». Elle précise notamment qu’elle « n’a obtenu aucun contrat gouvernemental en Algérie » et explique avoir été « exclusivement impliquée dans une démarche de subrogation, directement liée à la restructuration interne de Fimer Group ». L’entreprise affirme par ailleurs rester un « acteur engagé dans le secteur des énergies renouvelables et ouvert à la collaboration future dans des projets conformes aux besoins stratégiques de l’Algérie ».
Pour mieux comprendre la situation, Maps Energy a détaillé la nature de son implication. Elle avait été désignée comme successeur de Fimer Spa pour les projets EPC du Groupe Fimer, notamment ceux précédemment attribués au groupement Cosider canalisation – Fimer Spa. Ces projets concernaient deux lots dans le cadre de Solar 2000 (Kenadsa Béchar – 120 MW et Touggourt – 150MW) ainsi qu’un lot à Temacine (Touggourt – 250MW) pour Shames 1000.
Dans ce contexte, l’entreprise souligne que Fimer était la « seule entreprise italienne, la seule européenne ayant soumissionné, et la seule entreprise étrangère en groupement avec une société nationale, face à une concurrence étrangère exclusivement Chinoise ; et qui a réussi à non seulement être la plus compétitive commercialement, tout en proposant les meilleures technologies disponibles sur le marché ».
Cependant, malgré ces atouts, le projet n’a pas pu se concrétiser. En effet, « malgré tous les efforts, les conditions et les capacités déployés par le groupement, cette substitution contractuelle n’a pas été acceptée par le client, ce qui a conduit, malheureusement, à la résiliation des projets susmentionnés ».
Concernant l’évolution actuelle de ces projets, Maps Energy précise que les « trois projets récemment relancés par Sonelgaz, portant sur la réalisation de trois centrales photovoltaïques, sont ceux qui avaient été initialement attribués au groupement Cosider canalisation-Fimer Spa. Ces projets ont été relancés dans le cadre de l’engagement continu de l’Algérie à développer son infrastructure énergétique et à promouvoir les énergies renouvelables ».
Face aux inquiétudes soulevées par le député FLN de Djelfa, Ahmed Rebhi, qui évoquait une entreprise en « faillite », le communiqué tient à rassurer en affirmant catégoriquement que Fimer SPA « n’est ni en faillite, ni en liquidation ».
La relance des projets solaires et l’ouverture internationale
Au-delà de cette polémique, le marché algérien des énergies renouvelables continue son développement avec une activité diplomatique et commerciale soutenue. En témoigne la récente visite à Alger du groupe chinois LONGI, leader mondial du photovoltaïque, pour des discussions portant sur trois axes majeurs : l’énergie solaire photovoltaïque, la production d’hydrogène vert et le stockage énergétique. Le projet examiné s’articule autour de deux volets principaux : le développement de la production d’énergie renouvelable en Algérie et la création d’une base d’exportation d’équipements vers les marchés africains et internationaux.
Le programme national de transition énergétique prend ainsi une nouvelle dimension, avec une participation de plus en plus marquée des acteurs internationaux, notamment chinois, dans le paysage des énergies renouvelables en Algérie.
Yasser Kassama