Trois accords d’investissements d’un montant global de 4,5 milliards de dollars ont été signés, lundi à Alger, entre deux entreprises publiques nationales et un groupe industriel indonésien.
Ces accords de joint-ventures ont été paraphés par les P-dg des groupes, respectivement, Asmidal, Miloud Louhichi, et Manal, Messaoud Houfani, du côté algérien, et le P-dg du groupe indonésien Indorama Corporation, Sri Prakach Lohia. A travers ces accords, il s’agit de la réalisation de trois projets mixtes algéro-indonésiens portant sur le développement et l’exploitation de la nouvelle mine de phosphate de Bled EL Hadba (Tebessa), sur la transformation des phosphates pour la production de l’acide phosphorique et de d’ammonium phosphate dans la wilaya de Souk Ahras et sur la transformation du gaz naturel pour la production d’ammoniac, de nitrate d’ammonium technique (TAN) et du calcium ammonium nitrate (CAN) dans la wilaya de Skikda. La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du ministre de l’Industrie et des mines, Abdessalem Bouchouareb, et de l’ambassadrice d’Indonésie à Alger, Safira Machrusah. La production issue de ces plates formes industrielles devra couvrir les besoins du secteur agricole en différents produits fertilisants et permettra l’exportation de l’excédent qui sera dégagé vers les marchés internationaux. A travers ces investissements, il s’agira d’assurer la transformation de cinq (5) millions de tonnes de phosphates marchands en engrais phosphatés et la production d’un (1) million de tonnes d’ammoniac et de 800.000 tonnes de calcium ammonium nitrate, a expliqué le ministre lors de cette cérémonie de signature en qualifiant ces accords « des plus importants hors hydrocarbures depuis l’indépendance ».
Création de 16.000 emplois
Ces projets permettront la création de près de 16.000 emplois avec 12.000 en phase de construction et 4.000 en exploitation. En fait, a poursuivi le ministre, à travers ce genre de partenariats, « l’Algérie veut exploiter pleinement son potentiel minier et assurer l’émergence d’industries structurées », rappelant que la volonté du gouvernement est de transformer toute la région Est du pays en un hub minier régional qui doit faire du pays un centre de référence pour l’Afrique et les pays du pourtour méditerranéen. Soulignant que l’Algérie doit devenir « un acteur majeur » du marché mondial des engrais phosphatés et des autres dérivés de par ses réserves importantes et de qualité en phosphate et gaz, le ministre a précisé qu’avec un objectif intermédiaire de 10 millions de tonnes/an de phosphates, dont 80% transformés localement d’ici 2019, le défi du pays est de redevenir « visible » sur les marchés mondiaux à moyen terme. Ainsi, explique-t-il, l’exploitation des gisements de phosphates est appelée à connaître un « nouvel essor » et à contribuer à la diversification des sources de revenus du pays.
Les raisons d’un choix
S’agissant du choix porté pour le groupe indonésien Indorama, M. Bouchouareb a expliqué que cette société répondait à l’ensemble des critères recherchés pour ce genre de partenariat, en signalant que le groupe est un acteur mondial majeur qui est présent sur quatre continents et est classé parmi les groupes internationaux dont la croissance est la plus forte dans le domaine de la pétrochimie et des fertilisants. Par ailleurs, le ministre a indiqué à la presse qu’un autre contrat d’investissement d’un montant de 500 millions usd devrait également être signé prochainement dans le domaine minier avec un partenaire français. Il a également annoncé que d’autres projets « importants » dans la transformation de l’ammoniac à la mélamine, un composant souvent utilisé dans l’industrie aéronautique et aérospatiale, étaient prévus « très prochainement » avec des partenaires émiratis et autrichiens. Des projets sont aussi prévus dans la pétrochimie, la transformation et la production du plastique avec Indorama, permettant de couvrir les besoins croissants du marché local et se substituer aux importations de cette matière.(APS)