La Tunisie vise, dans le cadre de son plan d’action climat, une réduction de 41% de son intensité carbone en 2030 par rapport à celle de 2010, bien qu’elle soit d’une infime participation aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit 0,07%.
L’intensité carbone est calculée comme étant le rapport entre le total des émissions de gaz à effet de serre exprimées en tonnes équivalent (teCO2) et le PIB à valeur constante 2005. L’engagement de la Tunisie a été formulé dans le cadre de sa contribution, soumise récemment, au Secrétariat général de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), en prévision de la Conférence des parties des Nations Unies (COP21) qui se tiendra en novembre et décembre 2015 à Paris. Cette conférence tentera d’arracher un nouvel accord universel en faveur de la réduction des émissions du gaz à effet de serre. Une fois adopté, cet accord entrera en vigueur en 2020 et habilitera tous les pays à agir pour empêcher les températures mondiales d’augmenter de plus de deux degrés. La contribution prévue déterminée au niveau national (INDC) de la Tunisie prévoit, dans le secteur spécifique de l’énergie, la réduction de l’intensité carbone de 46% en 2030 par rapport à celle de l’année 2010. « La Tunisie s’engage à faire baisser son intensité carbone en dessous de celui de 2010, bien qu’elle n’ait participé qu’à hauteur de 0,07% dans les émissions mondiales en 2010 », tiennent à rappeler les auteurs de ce plan d’action pour le climat. Grâce à sa contribution totale, à l’horizon 2030, les émissions par habitant atteindraient 3,4 teCO2/ habitant, alors que les émissions mondiales en 2010 atteignaient déjà 7teCO2 par habitant. Les secteurs ciblés sont celui de l’énergie, les procédés industriels (ciments surtout), l’agriculture, la forêt et autres utilisations des terres (FAT) et déchets. Pour réaliser ces objectifs la Tunisie aura besoin, selon le plan tunisien d’action climat, de mobiliser un investissement total de l’ordre de 17,5 milliards US$ (1 dollar US= 1,95 dinars TN), dont 14,917 milliards US$ dans le secteur de l’énergie, soit 85% des besoins en financement à mobiliser, et 972 millions US dans les secteurs des déchets solides et l’assainissement.