Les marchés boursiers sont pris de panique, alors que se profile le spectre d’une dépression économique mondiale, sur fond de krach pétrolier et de propagation du nouveau
Coronavirus. Cette débâcle a lieu alors que les grandes places européennes affichent, déjà,
un plongeon d’entre 19 et 21%. Le stress lié à l’or noir vient s’ajouter au tumulte lié au Coronavirus ce qui n’est pas pour rassurer les investisseurs.
Les cours de pétrole qui connaissent leur pire chute depuis la première guerre du Golfe en 1991,
s’effondrant de plus de 30% en Asie, provoquent une marrée de rouge sur les écrans boursiers du monde entier. Ainsi, dans un mimétisme parfait, la chute des Bourses d’Asie s’est propagée à l’Australie puis à celles du Golfe, avant de rejaillir sur les marchés européens puis de contaminer Wall Street. Les échanges ont été suspendus 15 minutes à la Bourse new-yorkaise après l’effondrement de 7% de l’indice élargi S&P 500.
La Bourse de Sao Paulo était également, ce lundi, suspendue après une chute de plus de 10% au moment de l’ouverture. Dans la même journée, Paris s’écroulait de 7,28%, Londres de 8,36%, Francfort de 8,31%, Madrid de 8,51% et Milan de 11,63%. « Cela situe ainsi cette correction parmi les plus sévères de l’histoire boursière de l’après-guerre », observe Jean-Marie Mercadal, directeur général délégué chargé des gestions chez Ofi Asset Management, société de gestion d’actifs financiers. Les marchés ont passé « un cap psychologique » avec ce déclin boursier « d’une violence absolue », observe pour sa part Alexandre Baradez, analyste chez IG France, faisant état d’une « plus forte baisse en séance depuis le lendemain du référendum sur le Brexit » le 24 juin 2016.
Seules les obligations souveraines américaines et allemandes, considérées comme des valeurs refuge, profitaient de la panique boursière, les taux d’intérêt à dix ans tombant à des plus bas niveaux de leur histoire. « La férocité du mouvement de vente des actifs risqués reflète une réévaluation massive concernant la croissance mondiale », les investisseurs passant en un peu plus de deux semaines « d’une certaine complaisance généralisée à l’intégration d’une probable récession », commente Paul O’Connor. « Les investisseurs sont incertains quant à la nature du virus, son impact économique potentiel et sa réponse politique.
Le choc pétrolier a ajouté à la confusion et à l’incertitude », ajoute-t-il. En cause, la décision de l’Arabie saoudite d’adopter une politique de la terre brûlée en baissant drastiquement le prix de son or noir, après l’échec de négociations en fin de semaine dernière avec la Russie.