L’Organisation mondiale de la santé (OMS) se prépare à mettre à jour ses recommandations sur le traitement des personnes atteintes de COVID-19 afin de prendre en compte les résultats d’un essai clinique montrant que la dexaméthasone, un corticoïde bon marché et largement disponible, réduit la mortalité des patients atteints des cas sévères de la maladie.
« C’est le premier traitement à prouver qu’il réduit la mortalité chez les patients de COVID-19 équipés de respirateurs ou sous oxygène », a dit le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué diffusé tard mardi.
« Nous attendons avec impatience l’analyse complète des données dans les prochains jours », a-t-il ajouté.
Selon des résultats du vaste essai britannique Recovery, l’administration à faibles doses de dexaméthasone à des patients hospitalisés pour COVID-19 réduit de près d’un tiers la mortalité de ceux souffrant des formes les plus graves.
Pour les chercheurs ayant mené ces essais, ces résultats, qualifiés d' »avancée majeure », suggèrent que ce corticoïde de synthèse devrait devenir immédiatement le traitement de référence des patients souffrant de formes sévères de COVID-19.
« L’OMS coordonnera une méta-analyse pour améliorer notre compréhension globale de cette intervention », a indiqué l’agence, ajoutant qu’elle mettrait à jour ces recommandations cliniques pour refléter comment et quand le médicament doit être utilisé dans le cadre de COVID-19.
Les recommandations de l’OMS pour le nouveau coronavirus s’adressent aux professionnels de la santé et visent à inclure l’information la plus récente pour la prise en charge des patients au long des différentes phases de la maladie, du dépistage à la sortie de l’hôpital.
« La dexaméthasone, on sait que c’est un traitement qui marche », a indiqué Karine Lacombe, cheffe du service de maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital parisien Saint-Antoine (AP-HP) interrogée mercredi sur France Inter.
Les résultats cliniques de la dexaméthasone ont été particulièrement criants au Royaume-Uni car le pays enregistre un taux de mortalité liée au COVID-19 très élevé, a-t-elle ajouté.
« En France, on a très rapidement donné très tôt les corticoïdes chez des patients qui avaient la COVID-19 parce que ça diminue l’inflammation au niveau des poumons », a-t-elle expliqué.