L’Algérie ne fait pas exception… car il y a eu des restrictions de certains réseaux sociaux dans d’autres pays, pour diverses raisons, y compris celles liées au baccalauréat! C’est ce qu’a affirmé mardi la ministre de la Poste et des TIC, Imane-Houda Feraoun, au sujet de la coupure de l’Internet décidée par le gouvernement pour éviter des fuites de sujets des épreuves partielles du bac.
«Il faut dire que l’Algérie ne fait pas exception, car il y a eu des restrictions de certains réseaux sociaux dans d’autres pays, pour diverses raisons, y compris celles liées au baccalauréat», a soutenu la ministre dans un entretien à l’agence APS. Une recherche sur la Toile permet, en effet, de s’apercevoir que la suspension d’internet est une pratique à laquelle certains pays ont recours, notamment…dans les situations de guerre.
L’option d’une coupure internet et sa faisabilité est tributaire du niveau de développement et de «diversification» de l’infrastructure. Dans les pays développés, ou plutôt bien desservis, les chemins d’internet sont multipliés pour désencombrer le réseau et jouir ainsi d’un meilleur service internet.
La diversification d’accès au réseau internet consiste pour un Etat à mettre en place plusieurs cheminements à travers des réseaux de câbles de fibres optique, qui le relient à l’international. Pour l’Algérie, cette question de diversification, s’est imposé au gouvernement après l’accident du câble d’Annaba .
La question de la diversification pose également la question du monopole de l’Etat sur l’internet et son contrôle du réseau. En effet, avec un réseau «non-diversifié», il est aisé pour un pouvoir de couper, réduire ou suspendre l’accès internet sur son territoire national.
Toutefois, les raisons de coupure d’internet dans le monde se résument à des situations d’accidents (involontaires) ou à des situations de conflit ou d’instabilité d’ordre sécuritaire.
Le fait du roi et le web
Lorsqu’il ne s’agit pas de sabotage comme ce fut le cas au Gabon en avril 2015, suite à la coupure volontaire d’un câble sous-marin ou encore d’accidents causés involontairement par des navires marchands sectionnant des câbles de fibres optiques, les autres cas de coupure internet dans le monde, ont été motivés par des considérations politiques, comme ce fut le cas lors des révoltes du « printemps arabe». En Tunisie, en Egypte ou en Syrie, la décision de couper l’internet, notamment l’interdiction de l’accès aux réseaux sociaux a été, pour les autorités, «la solution» pour perturber la coordination entre les activistes de la révolte. Une décision prise dans des circonstances de guerre interne.
Un autre exemple mérite également d’être évoqué : la coupure d’internet en Corée du Nord en 2014. C’est un autre exemple de guerre, puisque ce pays a subi une coupure internet après que les Etats-Unis eurent accusé le régime nord-coréen d’être à l’origine du piratage informatique de Sony Pictures.
Il est clair, pour ce qui de l’Algérie, qu’il ne s’agit pas d’une menace extérieure, encore moins d’un mouvement de révolte. Cependant, les pouvoirs publics ont estimé que la suspension des réseaux sociaux pour quelques heures constituait un moyen de dissuasion à l’adresse des fraudeurs. Un geste de désespoir dira une partie de l’opinion, tandis que d’autres s’indignent devant une telle mesure, dénonçant plutôt le degré de corruption et de fraude qui gangrène le secteur de l’enseignement. Un secteur qui a hérité d’une mauvaise gestion durant deux décennies.
Pour certains, la fuite de sujets d’examen du baccalauréat a été un moyen de propagande contre l’actuelle ministre de l’enseignement. Selon eux, des responsable qui lui sont opposés, ont utilisé cette fuite afin de la décrédibiliser. Pire, ils ont mis en jeu l’avenir des bacheliers 2016, en les utilisant comme des pions dans un jeu politique.
En effet, à travers cet acte, l’Algérie se retrouve dans une situation de guerre. Une guerre contre la fraude et la corruption. Toutefois, c’est une guerre bien spécifique, car les antagonistes sont inconnus.