Dans la gestion de la crise sanitaire liée à l’épidémie du coronavirus (Covid-19), les déclarations des responsables algériens se multiplient et vont dans tous les sens. Si le comité scientifique, qui suit en chiffre l’évolution de la crise, enregistre quotidiennement de nouveaux cas de contamination et de décès, le discours politique, quant à lui, parle d’une sortie prochaine de cette crise.
En effet, dans un point de presse organisé ce vendredi sur l’évolution de la pandémie, le Premier ministre Abdelaziz Djerad, a déclaré que « nous allons sortir très prochainement de la crise sanitaire ». Pour lui, l’Algérie a remporté plusieurs défis contre cette épidémie.
Dans ce sens, Djerrad estime que les tests de dépistages, le traitement à base de l’hydroxychloroquine et l’exigence de l’utilisation des masques, sont autant de défis qui ont été gagnés dans la lutte contre l’épidémie du Covid-19.
Un discours très optimiste qui ne s’accorde pas avec les données chiffrées du Comité scientifique et de suivi de la pandémie du coronavirus, qui délivre chaque jour un nombre croissant de nouvelle contamination, qui s’approche des 200 cas jour.
A l’opposé de cette interprétation politique de la gestion de crise, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, estime de son côté, que l’Algérie pourrait lancer un plan de déconfinement que « si le nombre de contaminations passera sous la barre des 50 cas par jour ».
Dans un entretien à la radio nationale, le premier responsable du secteur de la santé a déclaré que le déconfinement ne pourrait être envisagé que « s’il y a des indices favorables ». « Lorsque la courbe du nombre de contamination et de décès dus au coronavirus s’améliore, lorsque les chiffres baisseront, lorsqu’on aura suffisamment de certitudes qu’il n’y a pas de foyers qui dérangent, on proposera des mesures de déconfinement », a précisé le ministre.
Autrement dit, et loin des discours politiques, il n’y a que les chiffres du Comité scientifique qui pourront éclairer sur une sortie de crise et un début d’allégement du confinement. Ce qui n’est pas encore envisageable pour le moment, vu les bilans communiqués ces dernières semaines, notamment au courant du mois sacret du Ramadhan. Sauf si, dans cette gestion décousue de la crise, les chiffres du comité scientifique, suivront les discours des politiciens.