La chute des cours du brut générée par la pandémie de coronavirus et les mesures de restrictions prises pour l’enrayer ont lourdement affecté le rendement des grands groupes pétroliers américains.
La chute vertigineuse du prix du WTI (West Texas), la référence du marché américain, qui a atteint des prix jamais vus depuis dix-huit ans, a mis les deux majors américaines, ExxonMobil et Chevron sous très forte pression. Une situation qui a entraîné des pertes historiques pour ces plus grandes compagnies pétrolières américaines en cette première moitié de l’année.
ExxonMobil subit plus d’un milliard de dollars de pertes
Ainsi, le géant pétrolier américain ExxonMobil a subi une perte nette de 1,1 milliard de dollars, au deuxième trimestre de l’année en cours.
Déjà dans le rouge au premier trimestre, la major américaine vient de perdre de l’argent pour la deuxième fois seulement depuis sa création. Son chiffre d’affaires s’est replié de 53% à 32,61 milliards de dollars, bien en dessous des 38,16 milliards prévus.
ExxonMobil a enregistré une baisse de production de 7% sur un an, soit l’équivalent de 3,6 millions de barils de pétrole par jour.
Le P-DG du groupe américain a indiqué que « la pandémie mondiale et l’offre excédentaire sur le marché ont eu un impact significatif sur les résultats financiers du deuxième trimestre avec des prix, des marges et des volumes de ventes inférieurs ».
« Nous avons réagi de manière décisive en réduisant les dépenses à court terme et en continuant à travailler pour améliorer l’efficacité de nos opérations en tirant parti des récentes réorganisations », a-t-il ajouté.
Le même responsable estime qu’avec les progrès réalisés à ce jour, ils atteindront ou dépasseront les objectifs de réduction des coûts pour 2020. ExxonMobil dit avoir identifié de potentiels réductions de coût supplémentaires mais ne souhaite pas en donner le détail pour le moment.
Chevron perd 8,3 milliards de dollars
Chevron, quant à lui, a annoncé vendredi avoir subi une perte nette de 8,3 milliards de dollars au deuxième trimestre.
Selon son PDG Michael Wirth, l’impact économique de la réponse au COVID-19 a considérablement réduit la demande et fait baisser les prix des matières premières. « Compte tenu des incertitudes liées à la reprise économique et à l’offre abondante en pétrole et en gaz, nous avons révisé à la baisse nos perspectives sur les prix des matières premières, ce qui a entraîné des dépréciations d’actifs et d’autres charges », a-t-il expliqué.
Le groupe a ainsi inscrit dans ses comptes une charge de 1,8 milliard de dollars liée au plongeon des cours du brut.
Chevron a aussi enregistré une charge de dépréciation de 2,6 milliards de dollars sur ses actifs au Venezuela en raison notamment des incertitudes sur l’environnement actuel pour ses opérations dans le pays, ainsi qu’une charge de 437 millions de dollars pour les effets de change, et une autre de 780 millions de dollars liée au départ d’employés.