Le café presse politique de cette semaine a décortiqué l’affaire de la cocaïne et ses incidences répressives inattendues sur la presse électronique algérienne. Débat stupéfiant.
Le première partie du café presse politique a été particulièrement animée mercredi dernier à l’antenne de http://www.radio-m.net . Premier point de clivage, les 701 kg de cocaïne saisis au large d’Oran par l’ANP étaient-ils destinés au marché algérien ou à la réexportation ? Avis très contrastés entre Akram Khraif journaliste expert en question de sécurité et Ihsane El Kadi qui a déjà animé un talk sur la question avec des experts économiques (voir CEE no 6).
Deuxième point de clivage, est ce que l’ANP avait raison d’intervenir avant que le bateau n’arrive à quai à Oran puisque visiblement, les containers transportant de la drogue étaient connus ? Pour les uns, le risque existe dans ces cas qu’un vice de procédure d’où les services de douanes et la présence éventuelle d’un procureur de la république sont exclus, puissent conduire à affaiblir les charges contre le propriétaire du centenaire.
Pour les autres, il est ordinaire que l’armée intervienne en mer dans de tels trafics notamment parce qu’il existe une dimension du trafic de la drogue liée au financement du terrorisme. Enfin le débat a aussi achoppé sur les raisons qui ont poussé les services de sécurité à opérer des interpellations parmi les journalistes et éditeurs de la presse électronique (Said Boudour de JCA, Khellaf Benhada de Algérie Direct et Adlene Mellah son éditeur) en liaison avec l’affaire de la cocaïne d’Oran, qui a entrainé également l’interpellation du lanceur d’alerte Nourredine Tounsi ainsi que deux de ses collègues techniciens travaillant au Port d’Oran.
Répression et panique
Pourquoi le pouvoir politique ou sécuritaire à Alger a-t-il déclenché une telle répression, comme si le message était d’interdire aux médias de traiter cette affaire ? Point de vue, là aussi, pas toujours convergeant autour de l’animateur du CPP, Khaled Drareni. Radio M était à l’honneur de la 2e partie du CPP. Une initiative lancée par Tin Hinan El kadi (universitaire) et ses amies et parrainée par Radio M a pris un bel élan sur les réseaux sociaux.
Plus de 500 femmes vont venir courir aux sablettes ce samedi 09 juin à 18 heures, en solidarité avec la jeune joggeuse Ryma agressée par un garçon qui n’admettait pas qu’elle coure durant le ramadan à l’heure ou « les femmes doivent être à la cuisine ». Les campagnes sur les RS peuvent-elles devenir des mouvements sociaux ? Avec la campagne « Khaliha Tsadi » contre la cherté exagérée des voitures assemblées en Algérie, et la campagne au Maroc qui a mis à genoux Danone (pour de mêmes raisons de prix jugés élevés), il y’ a des raisons de penser qu’on y vient. Pour la suite, il faudra scruter les sablettes avec RadioM ce samedi soir. Le CPP c’est sur Soundcloud (Audio) et sur Youtube (vidéo).