La tension monte entre Paris et Alger suite au refus des autorités algériennes d’accueillir leur ressortissant expulsé de France. Face à ce rejet, le gouvernement français étudie plusieurs mesures de rétorsion, tandis que la diplomatie algérienne dénonce une procédure “arbitraire et abusive”.
Cette situation critique n’a pas manqué de provoquer une réaction virulente du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui accuse “l’Algérie de chercher à humilier la France”. Dans la même veine, son homologue aux Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a également haussé le ton en évoquant une possible riposte si “les Algériens continuent cette posture d’escalade”.
Au cœur de cette crise diplomatique se trouvent des versions contradictoires des faits. La diplomatie algérienne conteste fermement la légalité de l’expulsion de leur ressortissant, un homme de 59 ans marié à une Française. Selon Alger, cette mesure d’éloignement compromet ses droits de la défense, le privant de sa comparution prévue le 24 février prochain. Le ministère algérien des Affaires étrangères va plus loin en dénonçant une “campagne de désinformation” orchestrée par l’extrême droite française.
Face à ces accusations, Christophe Lemoine, porte-parole du Quai d’Orsay, réplique en affirmant qu’ “il n’y a pas de désinformation dans l’ensemble de cette séquence”. Il pointe au contraire une “attitude assez hostile » d’Alger envers Paris, qualifiant le renvoi de l’influenceur d’ “élément qui a aggravé la situation”.
Pour tenter de désamorcer cette crise, une concertation est en cours entre le ministère des Affaires étrangères et celui de l’Intérieur pour définir la réponse française. Malgré ce contexte tendu, que Christophe Lemoine décrit comme ayant atteint un “seuil extrêmement inquiétant”, une porte reste ouverte au dialogue. Le ministre Jean-Noël Barrot s’est d’ailleurs déclaré disposé à se rendre en Algérie pour des discussions directes.
Dans un esprit d’apaisement, le Quai d’Orsay souligne néanmoins la nécessité d’un retour au “sérieux dans les termes”, tout en rappelant “l’importance et la densité” des relations franco-algériennes.
Yasser Kassama