Dans une nouvelle escalade des tensions diplomatiques entre Alger et Paris, le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, a déclaré dimanche sur LCI son intention de supprimer l’accord intergouvernemental de 2013 permettant aux titulaires de passeports diplomatiques algériens d’entrer en France sans visa.
Cette annonce, qui cible directement les représentants officiels de l’État algérien, survient dans un contexte déjà tendu entre les deux pays. Le ministre français qualifie cette initiative de “mesure de rétorsion”, visant selon ses propres termes “les dirigeants algériens qui ont la position de décision d’humiliation”.
L’escalade fait suite à l’affaire de l’influenceur “Doualemn”, un ressortissant algérien de 59 ans, dont l’expulsion de France a été fermement contestée par le ministère algérien des Affaires étrangères, qui l’a qualifiée “d’arbitraire et abusive”. Le ministère a également rejeté catégoriquement les accusations françaises “d’escalade” et “d’humiliation”.
Dans ses déclarations, le ministre français a tenté de tempérer ses propos en reconnaissant la souveraineté de l’Algérie : “C’est un pays souverain qui entend le dire et ils ont raison, nous devons les respecter”. Cependant, il a immédiatement ajouté que “ l’Algérie doit respecter la France”, laissant transparaître la persistance des tensions.
Au-delà de cette mesure immédiate, le ministre évoque également la possibilité de réviser l’accord de 1968, qu’il juge “un peu obsolète”, ouvrant la voie à de possibles modifications des conditions de circulation, de séjour et d’emploi des ressortissants algériens en France.
Yasser Kassama