Danone Algérie a réagi aux dernières déclarations du patron de la Sarl Suilait Palma-nova, en rendant public un communiqué dans lequel elle a apporté des clarifications sur la relation commerciale qui l’a lié à cette société qui l’accuse de ne pas avoir respecté ses engagements contractuels.
Selon Danone Algérie, Suilait Palma-nova est une société a qui « nous avons sous-traité la production d’un de nos produits « Danone Mixy » sur une des quatre lignes de leur usine. Le contrat qui nous liait est un contrat de trois ans ferme qui a pris fin en novembre 2018. Une année avant le terme du contrat nous avons confirmé à Palma-nova que nous allions vers l’arrêt du partenariat comme convenu au départ. Au terme contractuel de cette relation, Palma-nova a tenté de forcer Danone à prolonger par des moyens souvent calomnieux et diffamatoires. Ce dossier est devant la justice en laquelle nous avons pleinement confiance pour faire valoir nos droits. Nous condamnons les actions d’intimidation ainsi que les posts diffamatoires publiés sur les réseaux sociaux. Nous ne manquons pas de mettre en œuvre toutes les actions nécessaires de nature à préserver et faire valoir nos droits», rétorque Danone Algérie en réponse aux révélations virulentes du premier responsable de la Sarl Suilait-Palma-nova.
Pour rappel, la Sarl Suilait Palma-nova, une entreprise familiale algérienne spécialisée dans l’industrie du lait et ses dérivés et Danone Algérie sont au cœur d’un conflit. Celui-ci concerne un contrat de partenariat de co-manufacturing et où Danone est épinglé par Suilait Palma-nova pour entorse aux closes de cette joint-venture. Danone a été en relation d’affaires avec Suilait Palma-nova a qui il a sous-traité la production d’un de ses produits, sur une des quatre lignes de l’usine de Suilait Palma-nova. Cette relation commerciale entamée en 2013 a néanmoins atteint son stade de pourrissement en 2019, avec « le désengagement » décrié du contractant Danone et l’arrêt brusque de la production de Suilait Palma-nova qui a depuis engagé des actions en justice contre son vis-à-vis, notamment pour « falsification de contrat » et « retrait illégal » du partenariat.
Le patron de Suilait Palma-nova, Lotfi Souilah a, rappelons le, convié, ce 22 janvier, la presse pour une visite guidée de son usine. Celle-ci est à l’arrêt depuis plus d’une année et est implantée au cœur de la zone industrielle de Constantine. Lotfi Souilah a dénoncé « des procédés peu orthodoxes utilisés par Danone». Il a expliqué qu’il « était convenu que notre partenariat, scellé initialement par un contrat de trois ans, soit reconduit par tacite reconduction. » A précisé Lotfi Souilah. « Notre partenariat a commencé en février 2013 avec Danone Algérie, malheureusement un véritable séisme ébranle le Groupe industriel Palma-nova du fait du désengagement unilatéral de Danone. Ce dernier, en dépit d’un contrat signé, qui prévoyait de produire en co-manufacturing chez Suilait, a décidé de mettre un terme à notre partenariat sans aucun préavis, en foulant au pied les clauses contenues dans notre accord signé des années plutôt». L’audit de l’usine Palma-nova et les certifications conforment aux standards exigés par Danone et donc l’investissement dans une ligne de production neuve auront coûté à Palma-nova 3 millions d’euros, selon Lotfi Souilah qui poursuit : « En 2015 nous avons dû arrêter notre propre marque afin de servir exclusivement celle de Danone qui nous faisait miroiter des gains à la clé». Lotfi Souilah ajoute, par ailleurs, que Danone qui s’est retiré de manière unilatérale a recouru au procédé de « la force dominante », avec pour intention de nous éliminer du marché en notre qualité de concurrent potentiel, surtout que nos produits avaient connu auparavant un rayonnement national et même international, car exportés en Libye».
En somme, Suilait a commencé à essuyer des déboires dès 2015 et ceux-ci ont connu leur apogée fin décembre 2018. Suilait Palma-nova est finalement sortie exsangue de cette liaison dangereuse avec Danone, assure Lotfi Souilah. « Notre entreprise a engagé quatre actions en justice depuis février 2019, dont deux affaires au niveau du tribunal pénal et deux autres au niveau du commercial», rappelle-t-il. Selon ce chef d’entreprise «la rupture illégale du contrat par Danone », a provoqué une avalanche de fâcheuses conséquences, comme la mise au chômage de 250 salariés dès 2019, un endettement qui va crescendo avec des dettes fiscales et parafiscales en augmentation.
« Nous avons engagé le Groupe Palma-nova dans ce partenariat pour avancer avec Danone vers la modernisation de l’industrie de notre entreprise et notre pays, mais nous nous rendons compte que l’intention de Danone était sans doute de nous rendre dépendant pour mieux nous écarter du marché», a-t-il soutenu. Il en appelle aux plus hautes autorités de l’Etat pour sauver l’outil de production et les centaines d’emplois qu’il offre.