Mettre la pétrochimie sous la coupe du ministère de l’industrie est une « erreur monumentale » a estimé mercredi le Pr Abderrahmane Mebtoul lors de l’émission «l’invité du direct » sur RadioM.
Le gouvernement algérien a commis de grandes erreurs en matière de politique industrielle, sur un plan organisationnel mais également parce qu’il a manqué de cohérence, a indiqué, mercredi à Radio M, le Pr Abderrahmane Mebtoul, économiste et consultant international.
De son point de vue, le secteur de la pétrochimie n’aurait jamais dû être mis sous la coupe du ministère de l’Industrie et des mines, car ce choix «pose un problème de compétence». Pour lui, c’est Sonatrach, et donc le ministère de l’Energie, qui devrait gérer cette industrie.
« C’est une erreur monumentale que de vouloir rattacher ce secteur au ministère de l’Industrie et des mines », a-t-il assuré. Une décision qui a été probablement prise « suite à des pressions politiques », a-t-il dit, tout en refusant de donner davantage de précisions à ce sujet.
Incohérence
D’après lui, le gouvernement a péché par son incohérence dans trois secteurs majeurs. En premier lieu, celui du montage automobile où les opérateurs de ce nouveau segment parlent « d’une capacité de production de 10. 000 à 15.000 unités par an, pour certaines usines, alors qu’une industrie automobile ne peut être rentable qu’avec une capacité de production de 100. 000 à 150.000 unités par an », signale-t-il.
« Les privés qui vont investir dans cette industrie vont bénéficier d’avantages et vont se faire de l’argent avant de fermer leurs usines au bout de trois ou quatre ans. Je mets en garde le gouvernement contre la faillite de ces usines », prévient-il.
Sur un autre plan, le Pr Mebtoul s’est attardé sur le «mythe des mines qui résoudront le problème de devises ». Selon lui, ni l’exportation du fer, ni celle du ciment ne remplaceront celles des hydrocarbures, notamment avec les nouvelles techniques de construction qui consomment beaucoup moins de fer ou de rond-à-béton qu’avant, sans parler des usines de ciment ouvertes un peu partout en Afrique.
Il a attiré l’attention, en troisième lieu, sur la crise que connaissent l’industrie pétrochimique et les difficultés de vendre les produits pétrochimiques sur le marché international. Un partenariat entre Sonatrach et des firmes étrangères est nécessaire pour placer les produits algériens sur le marché international, conclut-il.
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