Aujourd’hui, en Algérie ou ailleurs, l’Internet est le plus important support de transmission de l’information. Les formats numériques de la quasi-totalité des activités quotidiennes des Algériens transitent par Internet. C’est à ce titre donc que sa gouvernance devra faire partie de celle du pays. Le gouvernement est appelé à s’assurer du bon fonctionnement des outils technologiques permettant l’accès à Internet, comme l’infrastructure des télécommunications, mais il doit surtout lever les obstacles qui freinent son évolution. A ce jour, le gouvernement ne dispose toujours pas d’un mode de gouvernance d’Internet. Les divers problèmes de régulation du contenu ne sont pas abordés. La mise en place d’une stratégie globale de gouvernance d’Internet est toujours compromise par l’absence inexpliquée d’une loi sur les TIC en Algérie. Le lien entre le droit et les TIC n’est plus à démontrer. Cette situation a créé la confusion entre régulation des télécommunications et gouvernance d’Internet. D’où la récente inquiétude de certains spécialistes des TIC sur le bien-fondé du lancement de la 4G en l’absence d’une stratégie gouvernementale sur l’avenir de l’Internet en Algérie.
La gouvernance d’Internet est un sujet d’intérêt général qui repose sur deux axes : monétiser et sécuriser la valeur ajoutée du contenu data consommé ou produit par les usagers, et préserver la souveraineté numérique du pays. Cette gouvernance s’oriente ainsi vers la structuration de l’Algérie numérique en rapport avec les choix stratégiques de la société. Certes, l’évolution mondiale de l’Internet a accéléré la mise « en réseau » des pays et a placé l’épineuse question de la numérisation des infrastructures réseaux à la tête de la liste globale des réformes qui en découlent ; mais elle a aussi créé des problèmes de société aux gouvernements. Il faut donc envisager d’autres réformes profondes dans la gouvernance d’Internet en Algérie. Au lieu de se concentrer sur la gestion des voies ferroviaires, il serait utile de travailler sur les locomotives. En clair, le gouvernement devra prêter attention aux notions fondamentales de gouvernance de données. Gouverner Internet c’est gouverner les données multidimensionnelles qui circulent sur ses supports télécoms et routeurs. Par exemple, il est urgent de prendre les mesures pour que les données en ligne des informations personnelles des citoyens soient stockées sur des serveurs situés dans le pays d’activité de l’émetteur.