Le fondateur et propriétaire du groupe Semoulerie industrielle de la Mitidja (SIM) Abdelkader Taïeb Ezzraïmi est décédé ce mercredi 1 avril 2020 à l’âge de 76 ans à Blida. Le groupe SIM a annoncé la nouvelle sur sa page Facebook. « Tous ceux qui l’ont connu témoignent de sa moralité, de son éduction, de ses principes, de sa culture et de sa modestie », est-il écrit. Les blidéens ont rendu un hommage à l’homme connu pour ses nombreux actes de bienfaisance à Blida et ailleurs dans le pays.
Le groupe SIM a soutenu notamment les associations qui travaillent dans le domaine social et qui aident les personnes handicapées ou âgées. Le groupe SIM est cité en exemple en matière de solidarité nationale. Abdelkader Taieb Ezzraimi, qui se présente toujours comme « un citoyen algérien modeste », a activé dans le domaine économique depuis 40 ans. Il a présidé le groupe familial SIM, crée avec ses enfants en novembre 1990. La première activité de ce groupe était la transformation des céréales, monopole de l’Etat à l’époque avec les entreprises ERIAD. « Entre 1991 et 1993, l’Algérie achetait le blé au Canada et aux Etats Unis et le donnait à moudre aux marocains et aux turcs. La crise économique aidant, les pouvoirs publics ont décidé à l’époque d’associer le secteur privé à la transformation des céréales. M. Sid Ahmed Ghozali(chef du gouvernement enre 1991 et 1992) m’avait encouragé à investir dans ce secteur. Nous nous sommes installés avec un moulin d’une capacité de 150 tonnes/jour. Le créneau de la meunerie était porteur. Nous étions les seuls à avoir investi dans ce créneau. Nous sommes restés seuls jusqu’en 2000. La Banque mondiale avait exigé de privatiser un certain nombre de créneaux. La BDL m’a accompagné. Aujourd’hui, nous travaillons avec plusieurs banques puisque le groupe a grandi. Depuis 2004, nous sommes passés à une capacité de 2500 tonnes/jour, puis à 3000 tonnes/jour », a expliqué Abdelkader Taieb Ezzraimi dans une émission télévisée diffusée par Beur TV.
Le groupe SIM, qui est basé à Ain Romana, du côté de Mouzaia, à l’ouest de Blida, a commencé à exporter ses produits à partir de 1999 vers le Canada. Aujourd’hui, le groupe est présent dans une trentaine de pays dont l’Egypte, la Russie, le Sénégal, la France, le Niger, la Libye et le Soudan. Outre la farine et la semoule, le groupe SIM, qui est une SPA, produit des pates alimentaires (spaghetti, lasagne, petits coudes etc), du couscous (150 tonnes/jour), des biscuits comme les brownies et les cookies.
Activités diversifiées
Il a élargi son investissement à d’autres produits et créneaux comme les eaux, les jus, la santé et la promotion immobilière. Le groupe possède deux instituts de formation aux techniques de management et un complexe scolaire. « Depuis 2003, nous avons décidé de diversifier nos activités. Nous avons racheté certaines entreprises publiques comme les deux unités d’eau minérale naturelle de Mouzaia et de Ben Haroun. Nous avons racheté ensuite une conserverie, puis une ferme pilote dans la région d’Ain Defla. Le secteur agricole nous intéresse. A la reprise Mouzaia,l’unité comptait 164 salariés, aujourd’hui il y a plus de 1000 employés. Idem pour Ben Haroun. Nous avons développé les entreprises que nous avons racheté. Aujourd’hui, nous exportons l’eau minérale et certains produits de conservation », a encore détaillé Abdelkader Taieb Ezzraimi.
En partenariat avec les italiens, le groupe SIM a crée une entreprise pour la fabrication d’équipements et d’accessoires de meunerie. Une autre entreprise dédiée à l’aliment du bétail a été crée avec des français. De plus, une société mixte rassemble Sonatrach, Sonelgaz et le groupe SIM pour le développement des énergies renouvelables. Abdelkader Taieb Ezzraimi, qui a présidé le Conseil d’affaire algéro-russe et le Club des investisseurs et industriels de la Mitidja (CEIMI), a conclu des partenariats avec des russes pour exploiter des terres en vue d’y planter du blé tendre (la Russie est le plus grand producteur de ces céréales au monde). « Je n’ai pas cessé d’encourager les jeunes diplômés d’universités d’aller vers des créneaux dont les opérateurs économiques et l’Algérie ont besoin. J’ai incité l’université à créer des partenariats avec les opérateurs économiques. Notre groupe a avec l’université de Blida organisé des formations à la carte. L’université forme des ingénieurs, mais pas de techniciens. En tant qu’opérateurs économiques, nous avons besoin d’agents de maîtrise, de techniciens et de techniciens supérieurs », a-t-il proposé. Annuellement, des étudiants de plusieurs disciplines sont invités par le groupe SIM à passer une semaine dans ses usines pour assister aux processus de production. Abdelkader Mehdi Taieb Ezzraimi était aussi député du RND. Il a adhéré à ce parti depuis sa création en 1997.
Fayçal Métaoui
