Depuis plusieurs mois, nous observons sur les réseaux sociaux une scandaleuse prolifération de publications tendancieuses ou ouvertement diffamatoires contre Maghreb Émergent, Radio M. et le directeur du pôle éditorial d’Interface Médias, Ihsane El Kadi, arrêté le 24 décembre 2022. Nous serions des antinationaux, voire des « atlantistes » déclarés, et ces deux médias ne seraient qu’un « nid d’espions » au service de puissances étrangères ennemies. Les auteurs de ces publications ne reculent devant aucun mensonge pour nous présenter comme des privilégiés roulant sur l’or, nous autres qui – Ihsane El Kadi compris – n’étions pas toujours payés régulièrement en raison des représailles politiques et économiques qui frappaient – et frappent encore – Interface Médias. A notre grande consternation, certaines personnalités qui ne dédaignaient pas les ondes de Radio M et s’exprimaient librement dans Maghreb Émergent se sont joints à cette campagne haineuse. D’autres, de façon non moins indigne, préfèrent se taire.
Nous rappelons que contrairement à nombre de pseudo-entreprises, indûment nourries à la mamelle de la publicité publique, Interface Médias n’a jamais reçu, en vingt années d’existence, un seul centime de l’ANEP ni aucune aide publique de quelque sorte qu’elle soit. Si elle a pu survivre au harcèlement politique et aux représailles économiques, c’est grâce à son pôle services, à sa foi en sa mission d’entreprise indépendante et à l’abnégation de son personnel, aujourd’hui injustement mis au chômage. Et contrairement à des pseudo-médias qui pour tout contenu, se contentent de plagier les dépêches d’agences, Maghreb Émergent et Radio M. se sont imposés dans le paysage médiatique par des contenus originaux et indépendants, si bien que le gouvernement, qui ne tolère plus aucune critique, a décidé de les faire taire.
Un des leitmotivs de la campagne calomnieuse contre l’entreprise, ses dirigeants et les médias qu’elle édite, est qu’elle a bénéficié d’un « financement étranger ». De quoi s’agit-il au juste ? En novembre 2014, Radio M. a été sélectionné, au terme d’une compétition publique faisant suite à un appel à candidatures tout aussi public, pour bénéficier d’EBTICAR-MEDIA, un programme européen destiné au développement des médias en ligne au Maghreb et au Moyen-Orient. Dès l’annonce de sa sélection, Maghreb Émergent en a rendu compte, le 10 novembre 2014, dans la transparence la plus totale, et en près de dix ans, ni le gouvernement ni la justice n’y ont trouvé à redire, tellement il était commun, depuis la signature de l’Accord d’association Algérie-UE, que des projets algériens reçoivent des « financements étrangers ».
Nous tenons à rappeler ici qu’une chaîne de la Radio publique, Jil FM en l’occurrence, a bénéficié à la même période d’un programme européen financé par la CFI, une filiale de France Médias Monde et opérateur du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Nous n’avons toujours pas entendu les faux patriotes qui nous qualifient d’antinationaux en souffler le moindre mot, et encore moins semer le doute sur le patriotisme de la Radio algérienne. L’information sur cette subvention européenne à Jil FM est pourtant disponible sur le même site web, celui de la CFI, où ils puisent, croient-ils, des « preuves » pour nous accabler.
Nous rappelons aussi que pas plus tard qu’en octobre 2022 a été clôturé un « Programme d’appui au secteur de la justice en Algérie » financé à hauteur de 9 millions d’euros par l’Union européenne, d’un million d’euros par l’Algérie et de 0,450 million d’euros par la France. Ce programme, qui n’était pas le premier – et ne sera probablement pas le dernier – du genre, était destiné à mettre à niveau la formation de 2000 magistrats, du patriotisme duquel personne n’a jugé utile de douter. Ce ne sont là, d’ailleurs, que deux exemples de projets financés par l’Union européenne dont les patriotes aux ordres préfèrent ne pas entendre parler.
Nous tenons par cette déclaration à exprimer notre ras-le-bol des accusations injustes portées contre Interface Médias, ses employés et ses dirigeants par cette meute hurlante en mal de notoriété facile. Nous informons les auteurs de ces publications diffamatoires que nous ne resterons pas les bras croisés devant ces atteintes à notre honneur et que nous les considérons comme autant de menaces contre notre intégrité physique. Nous nous réservons le droit de poursuivre en justice en Algérie et, le cas échant, à l’étranger, toute personne qui publierait ou partagerait sur les réseaux sociaux ou d’autres supports des propos diffamatoires à notre endroit.