L’Algérienne des Autoroutes (ADA) a engagé une vaste campagne de maintenance sur l’autoroute Est-Ouest, infrastructure stratégique de 1200 km. Selon les déclarations de Said Si Chouaib, directeur général de l’entreprise, les efforts de réhabilitation ciblent prioritairement cinq wilayas : Constantine, Bordj Bou Arreridj, Bouira, Ain Defla et Sidi Bel Abbès.
Pour financer ce programme de maintenance, l’ADA a débloqué un budget conséquent de 60 milliards de dinars, exclusivement consacré à l’entretien routier. Ces ressources financières permettront de mener à bien les interventions nécessaires à la réhabilitation et à la préservation de l’infrastructure.
L’avancement des travaux varie selon les zones. À Bordj Bou Arreridj, les entreprises sont déjà mobilisées et ont reçu leur ordre de service. Le tronçon reliant Bordj Bou Arreridj à Skikda entre en phase finale de contractualisation. À Bouira, notamment à Djebahia, les préparatifs sont à un stade avancé, tandis qu’à Ain Defla et Sidi Bel Abbès, les travaux sont déjà en cours.
Les interventions de maintenance sont particulièrement diversifiées. L’ADA procède à la réparation des tronçons endommagés, avec une attention spécifique portée à l’entretien des joints de chaussée. Le renouvellement de la signalisation horizontale et la rénovation des sorties de secours figurent également parmi les priorités.
Pour anticiper la dégradation future, l’entreprise a lancé des études d’expertise en collaboration avec des laboratoires et des bureaux spécialisés. Des équipes qualifiées assurent par ailleurs l’entretien périodique des tunnels, garantissant la sécurité de l’infrastructure.
Quant aux origines de la détérioration rapide de certaines sections, l’ADA a identifié deux facteurs principaux, à savoir une mauvaise réalisation initiale et le non-respect systématique des charges autorisées par les poids lourds. La voie médiane, la plus fréquentée, concentre les dégradations les plus significatives.
Péages sur l’autoroute Est-Ouest : Quand et comment ?
Parallèlement à ces travaux de maintenance, l’ADA prépare l’instauration du système de péage. Malgré l’achèvement de certaines stations, le ministère des Travaux publics a confirmé que l’introduction des péages ne figure pas dans le programme gouvernemental immédiat. Le projet reste néanmoins en gestation, avec un déploiement planifié comprenant 48 gares de péage sur échangeurs, 7 gares en pleine voie, 22 centres d’entretien, 67 aires de repos et 43 aires de services.
Deux stations sont actuellement en phase de développement avancé : celles de Mouzaïa dans la wilaya de Blida et de Khemis El Khechna dans la wilaya de Boumerdès. L’ADA a conçu un plan d’introduction comportant une phase expérimentale de six mois, initialement basée sur des paiements en espèces, avec pour objectif final la mise en place d’un système de débit direct sur comptes bancaires.
La tarification préliminaire a été établie à 1,2 DA par kilomètre. Un trajet entre Alger et Constantine est estimé à 468 DA, tandis que le parcours Alger-Oran avoisinerait 498 DA. Ces tarifs demeurent provisoires et nécessiteront un encadrement législatif avant toute application.
Il va sans dire que l’instauration du système de péage représenterait une solution de financement stratégique, permettant de générer des ressources financières dédiées spécifiquement à la maintenance et à la rénovation des sections autoroutières les plus endommagées.
L.N.