Pour le DG Salama Assurance Algérie, Mohamed Benarbia, la croissance du secteur des assurances proche de zéro en 2016. De nombreux phénomènes, a-t-il expliqué, sont derrière cette situation : la chute du prix du pétrole, la baisse de la demande d’assurance des entreprises et la faiblesse du pouvoir d’achat.
L’évolution du marché des assurances est lente. C’est ce qu’a souligné lundi le DG de Salama Assurance Algérie, Mohamed Benarbia, lors d’une conférence de presse.
« Selon des informations obtenues sur l’évolution du secteur jusqu’à septembre dernier, la croissance de 2016 devrait être de moins de 1%, ce qui n’est pas très différent du bilan de 2015», a-t-il indiqué relevant de nombreux problèmes, notamment l’évolution lente de la production et du chiffre d’affaires global des compagnies.
A rappeler que Brahim Djamel Kassali, président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR), a indiqué début février à Maghreb Emergent que « le bilan de l’exercice 2016 devrait montrer une légère progression du chiffre d’affaires » alors que la croissance de ce secteur en 2015 n’a pas dépassé 2%.
Le DG de Salama Assurance Algérie a expliqué que de nombreux phénomènes sont derrière cette situation. Il a cité la chute du prix du pétrole, la baisse de la demande d’assurance des entreprises et la faiblesse du pouvoir d’achat. « Ce sont des éléments qui ont impacté le secteur de l’assurance. Cela a induit des contraintes négatives sur le marché », a-t-il déploré.
« Réviser les tarifs de certains types d’assurance »
Mohamed Benarbia a mis en exergue le fait que les problèmes d’organisation des assureurs et du secteur en général sont réels et qu’il y a des propositions faites au ministère des Finances pour augmenter le tarif des assurances automobiles afin de régler au moins un de ces problèmes. Il a estimé que l’assurance responsabilité civile (RC) en Algérie affichait le tarif le plus bas au monde et que c’est l’une des causes du retard des indemnisations des compagnies : « Les compagnies baissent leurs provisions car sans cela, elles risquent de réaliser un bilan négatif. » Et d’ajouter : « On fait appel à des modèles pour établir les tarifs dans un contexte d’économie de marché et la RC doit être révisée sur un tarif détaillé par les actuaires car on ne peut pas appliquer un même tarif pour un taxieur que pour un fonctionnaire car ils utilisent autrement leurs véhicules. »
Le DG de Salama Assurance Algérie a souligné que cette compagnie ambitionnait, pour 2017, d’atteindre une production de 5,35 milliards DA avec un taux de croissance de 7%. Cet objectif inclut, a-t-il expliqué, la recherche de nouveaux moyens de booster son chiffre d’affaires. Et d’ajouter que les sinistres déclarés devraient être de 2,76 milliards DA, avec une chute de -28% par rapport à l’exercice précédent.
« Notre filiale Family Takaful pour bientôt »
La compagnie a d’autres projets, a expliqué Mohamed Benarbia. « Nous allons commercialiser les produits agricoles car le marché se rétrécit et il faut chercher des niches où on peut faire du chiffres d’affaires. Il y a aussi le fait que la compagnie délivre le contrat takaful et nous pouvons concurrencer d’autres mutuelles. » Il a précisé : « On est en train d’attendre les visas et on va commercialiser les produits tout en modernisant les assurances agricoles qui sont encore loin des normes internationales. On va aller sur les assurances indiciaires basées sur un certain nombre de phénomènes pour réduire l’assurance et utiliser la statistique sur la réalité météorologique. Nous avons des partenaires internationaux qui sont prêts nous accompagner. »
La filiale Family Takaful est aussi dans le plan d’action. « Nous n’avions pas pu créer notre société des assurances de personnes (AP) auparavant mais on est en discussion avec des partenaires et nous finaliserons le projet avant fin 2017 », a ajouté le DG de Salama Assurance Algérie. Avant de créer la filiale Family Takaful, a-t-il rappelé, la compagnie avait déjà l’expérience de ce type d’assurances de 2009 à 2011 : « Nous allons faire un chiffre d’affaires rapidement car notre clientèle est en train de nous solliciter. »