« Gaid dégage », « jugez Said », « ni Gaid ni Toufik », étaient parmi les slogans les plus répétés à Alger, en ce 10e vendredi de révolte.
Le Chef de l’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah, l’ex-patron du DRS, Mohamed Mediene, dit Toufik, et le frère de l’ancien président de la République, Said Bouteflika, en ont tous pris pour leur grade.
Dès ce matin, des groupes de manifestants ont scandé « El djich dyalna wel Gaid khana », (l’armée est a nous, Gaid nous a trahi) ou encore « Djoumhouria machi cazirna », (c’est une république et non pas une caserne).
Pour de nombreux manifestants, Said Bouteflika est la source du problème et Gaid Salah doit agir contre lui. Pire encore, des groupes de manifestants ont revendiqué l’exécution de l’ancien conseiller d’Abdelaziz Bouteflika. L’humour n’était pas non plus absent des manifestations. Sur l’une des pancartes on pouvait lire : « Allo Gaid, nous avons demandé (des poursuites contre) Said et pas Issad », en faisant allusion à l’homme d’affaire Issad Rebrab mis récemment sous mandat de dépôt.
Le général à la retraite Toufik a eu sa part de slogans hostiles. Son image est revenue plusieurs fois sur les pancartes exigeant le départ du régime. A travers lui, c’est tout le règne des généraux qui est rejeté.
Une nouvelle fois le peuple a dit son mot « non au pouvoir en place » et a exigé un changement structurel du système politique.