Ennahda a notamment refusé la demande de Nidaa Tounes de limoger le chef du gouvernement Youssef Chahed, un technocrate, et de procéder à un profond remaniement ministériel.
La coalition au pouvoir en Tunisie n’est pas parvenue à se mettre d’accord sur un plan de réformes économiques voulu par le Fonds monétaire international (FMI), ni sur un remaniement ministériel, indiquent des responsables tunisiens lundi.
La semaine passée, les représentants du parti laïc Nidaa Tounes et les modérés islamistes d’Ennahda avaient approuvé, lors de discussions avec les organisations syndicales de salariés et du patronat, l’idée d’un nouveau programme économique.
Les négociations ont achoppé lundi sur une série de divergences que les formations en présence ne sont pas parvenues à surmonter, a indiqué le porte-parole du président Béji Caïd Essebsi. Ennahda a notamment refusé la demande de Nidaa Tounes de limoger le chef du gouvernement Youssef Chahed, un technocrate, et de procéder à un profond remaniement ministériel.
« Nous ne pouvons pas accepter de changer de gouvernement dans une période aussi sensible », a commenté Rachid Ghannouchi, chef de file du parti islamiste. « Ennahda est connu pour être un parti qui fait des concessions mais cette fois nous ne pouvons pas dans l’intérêt du pays qui a besoin de stabilité », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre Youssef Chahed demeure en poste pour l’instant, mais l’incertitude règne sur la marge de manoeuvre dont il pourra disposer alors que les principales formations politiques du pays ne parviennent pas à s’entendre sur les mesures à adopter pour faire face à la crise économique.
L’inflation a atteint un niveau record de 7,7% en avril alors que le dinar est en chute libre et que les prix des importations alimentaires s’envolent. Depuis la révolution qui a conduit à la chute de Zine el Abidine ben Ali en 2011, neuf gouvernements se sont succédés et aucun n’est parvenu à résoudre durablement les problèmes économiques du pays.
Le chômage continue de croître, le niveau de vie de baisser et les revenus tirés du tourisme demeurent fragiles alors que les attaques terroristes ont découragé visiteurs et investisseurs étrangers.