Le Chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, a renouvelé samedi soir son engagement à organiser un dialogue national qui aura lieu fin 2025, début 2026, soit « après la révision des lois relatives aux organes de l’État moderne, à l’instar des codes communal et de wilaya ». Cette annonce a été faite lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux.
Ce dialogue sera « précédé par nombre de priorités en lien avec l’économie nationale en vue de mettre l’Algérie à l’abri des soubresauts économiques et politiques que connaît le monde, avant de passer à l’étape de l’édification de la démocratie véritable », a-t-il précisé. Il a « vocation à immuniser l’Algérie des ingérences étrangères et à contrecarrer les tentatives visant à semer la Fitna », a-t-il ajouté.
Mais Abdelmadjid Tebboune ne fournit aucun autre détail concernant ce dialogue projeté. Il n’a évoqué ni le format, ni l’identité des parties appelées à y participer. Sera-t-il « inclusif », comme l’appellent, de leurs vœux, les partis politiques, notamment de l’opposition ? Pourquoi fixer une échéance pour une démarche politique censée entrer naturellement dans les mœurs politiques pour explorer les pistes de sortie de crise ?
Lors de sa prestation de serment pour inaugurer son second mandat en septembre dernier, Abdelmadjid Tebboune s’était engagé à organiser un « dialogue national ouvert » pour « édifier une véritable démocratie » dans le pays, selon lui.
Devant les hauts responsables du pays et les cadres de la Nation, réunis pour l’occasion, il avait estimé que la situation nationale et internationale actuelle « est difficile ».
« C’est pourquoi nous allons intensifier les contacts avec toutes les forces vives de la Nation en vue d’organiser un dialogue national ouvert afin de réfléchir ensemble sur la démarche à suivre et d’édifier une véritable démocratie qui donnera le pouvoir à celui qui le mérite », avait-il déclaré.
Ce n’est pas la première fois que Abdelmadjid Tebboune se prononce en faveur de l’organisation d’un dialogue. En 2019, peu après son élection, il avait promis de tendre la main au « Hirak », en engageant des consultations avec nombre de personnalités et de responsables politiques. Mais ces consultations n’ont pas donné les résultats escomptés par l’opposition. Pire encore, la trajectoire politique prise par le pays a donné lieu à une fermeture politique et médiatique sur fond de mise en œuvre de lois liberticides et d’arrestations et l’emprisonnement de nombreux détenus politiques et d’opinion.
En mai dernier, il avait rencontré les partis représentés aux assemblées dont certains, comme le PT, ont soulevé ces questions, sans pour autant que la situation évolue dans le sens d’une ouverture politique. Il y a quelques jours, le RCD s’est vu interdire d’organiser une rencontre à Bejaia, tandis que les arrestations d’activistes se poursuivent.