La digitalisation du secteur bancaire devrait s’accélérer avec la publication du règlement de la Banque d’Algérie relatif à la création des banques digitales. Le règlement 24-04 de la Banque d’Algérie en permet désormais la création, à la condition première d’inclure parmi les actionnaires une banque de droit algérien détenant au moins 30% du capital.
Les banques digitales ne seront pas uniquement des succursales de banques étrangères. Elles hébergeront en Algérie leur siège social et leur plateforme opérationnelle à travers lesquelles elles vendront leurs services.
Pressentant sans doute la modernisation du cadre réglementaire, trois banques avaient anticipé en lançant des procédures pour l’acquisition d’un système d’information intégré, le Global Banking. Il s’agit de la BADR, du CPA et de la CNEP-Banque. Juillet passé, l’APS citait le ministre des Finances Laaziz Faïdi qui annonçait une procédure similaire pour trois autres banques qu’il n’a pas nommées.
Ces initiatives impriment un mouvement vers une numérisation accrue des opérations bancaires. Menées à un rythme soutenu et sans buter sur des obstacles majeurs, elles devraient entrainer un développement rapide des services bancaires pour une plus grande satisfaction d’une clientèle de plus en plus connectée.
Mais il est fort à parier que les premières banques à digitaliser leurs services selon les termes du règlement de la Banque d’Algérie seront les établissements étrangers déjà installés. Les banques internationales ont engrangé le savoir-faire et sont mieux préparées à la mise en place de nouvelles normes et procédures.
Surmonter les failles techniques
Pour les banques algériennes historiques, le processus de digitalisation a permis des avancées notables dans le développement des moyens de paiement et la numérisation des services bancaires. La présence au guichet n’est plus nécessaire pour un certain nombre d’opérations.
Des solutions de paiement mobile facilitent les transactions financières et réduisent l’utilisation des paiements en espèces. C’est le cas pour le règlement des factures d’électricité et de gaz, la billetterie dans les transports aériens, etc. Mais l’expérience du client algérien est encore loin de ce qu’elle est dans un système bancaire étranger fortement digitalisé.
Malgré ces avancées, la question demeure quant aux capacités technologiques de l’Algérie pour soutenir cette transformation numérique. Ce projet est régulièrement mis à mal par des problèmes liés à l’instabilité des connexions internet. À la banque ou dans d’autres services administratifs, des incidents récurrents stoppent net le travail des agents aux guichets, brusquement confrontés à des systèmes informatiques qui ne répondent plus.
Plus problématique, la sécurité des données ne peut être assurée sans une infrastructure solide qui réduirait au possible les failles et les risques de piratage. Le renforcement technologique et des compétences humaines sont de fait les deux points sur lesquels comptent les clients pour profiter des services d’une banque moderne.
Pour ces derniers, le ministère des Finances prévoit d’ailleurs des campagnes de sensibilisation et de formation aux services numériques.