Le ministre de la santé, Abdelmalek Boudiaf, qui a suscité l’ire des scientifiques et les rires des réseaux sociaux à cause de l’affaire Zaibet-RHB est en « disgrâce ». Le gouvernement a décidé de retirer « pour le moment » le projet de la loi sur la santé qui devait être discuté ce lundi en commission à l’APN.
Le gouvernement algérien a décidé de retirer le projet de loi sur la santé en examen au niveau du parlement, a rapporté dimanche sur sa page Facebook, le député Lakhdar Benkhalef, chef du groupe parlementaire du parti El Adala présidé par Saâd Djaballah.
« Des instructions ont été données au président de la commission de santé de ne pas l’examiner pour l’instant alors que le ministre devait le présenter ce lundi 19 décembre 2016 aux membres de la commission » a ajouté le député. « Il semble qu’il y a un remaniement ministériel imminent qui a été accéléré par Zaibet et son complément alimentaire, Rahmat Rabbi… » a ajouté le député.
La décision de retrait in-extremis du projet de loi sur la santé confirme la « disgrâce » du ministre de la santé et de la population, Abdemalek Boudiaf qui a suscité l’ire de la communauté scientifique et les rires sur les réseaux sociaux en raison de son implication personnelle dans l’affaire du RHB, Rahmat Rabi (la miséricorde de Dieu), un complément alimentaire présenté initialement comme un médicament contre le diabète.
Zaibet dans ses bureaux devant les caméras de Chorouk TV
Le ministre de la santé qui a accueilli dans son bureau, Toufik Zaibet, sous les regards de la caméra de la chaîne Echorouk TV, a suscité de vives polémiques qui n’ont fait que s’étendre à mesure que les révélations se sont multipliées sur les « qualifications » professionnelles de Zaibet.
La communauté médicale s’était inquiétée des risques, liés à la manière dont a été présenté le RHB comme un médicament antidiabétiques, de pousser les malades à abandonner leur traitement au péril de leur vie.
L’estocade contre le RHB – et le ministre Boudiaf – est venue du ministère du commerce qui a décidé, en application du principe de précaution, d’interdire la vente du complément alimentaire du marché dans l’attente d’analyse. Une mesure qui sonnait déjà comme un lâchage gouvernemental contre l’imprudent – au moins – ministre de la santé.
Le 13 décembre dernier, Slim Belkessam, de la communication du ministère de la santé a annoncé le retrait du complément alimentaire RHB par mesure de précaution, une décision tardive alors que le ministre, trop impliqué dans l’affaire, était devenu l’objet de la colère et de la risée des réseaux sociaux.
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